« Ne restons pas spectateurs ». Dans un communiqué publié sur Instagram, SOS Racisme Toulouse condamne « avec la plus grande fermeté » la prolifération de stickers néonazis dans le centre-ville, dont celui « Section Shoahcolatine » accompagné d’un crâne SS (Totenkopf).
Ces visuels, non revendiqués, reprennent les codes esthétiques du mouvement ultra et hooligan « et sont très probablement liés à des groupes gravitant autour du Camside Tolosa ou encore de Youth Tolosa (groupes violents d’extrême-droite) », écrit l’association.
« La banalisation du fascisme ne doit pas devenir la norme ! »
Ce n’est pas la première fois que des symboles directement issus de l’imagerie nazie envahissent l’espace public toulousain. En février dernier, des croix gammées ont été retrouvés devant « La Chapelle », un espace culturel et militant situé dans le quartier Compans-Caffarelli.
Cette stratégie de marquage du territoire, typique des groupuscules fascistes, vise à intimider, normaliser la haine et préparer le terrain pour de futurs passages à l’acte », dénonce SOS Racisme Toulouse.
Et de préciser : « Le ‘déstickage’ sans précaution des stickers d’extrême-droite permet à ses groupuscules de repérer de potentiels militants antifascistes, de les ficher et de les agresser soit immédiatement soit ultérieurement ».
Selon l’association, d’autres stickers ont également été signalés ces derniers mois, notamment un autocollant représentant un Reichsadler (« aigle impérial ») surmontant le logo du TFC, placé devant l’École de droit de Toulouse.
Un sticker proclamant « Prépare-toi, deviens l’Européen que tu dois être » et appelant explicitement à la violence, à la haine et à la guerre civile raciale, aurait par ailleurs été repéré devant une salle de sport du centre-ville.
Cette montée de la propagande néonazie à Toulouse est d’autant plus inquiétante qu’elle se fait dans un climat de plus en plus délétère, alimenté par des discours politiques stigmatisants, voire haineux », alerte SOS Racisme Toulouse.
Rappelant que « derrière les autocollants, les graffitis et les provocations visuelles » se cachent des « idéologies violentes, qui tuent », l’association appelle à une « réaction collective, antifasciste et résolue ».
Plutôt que de menacer de dissolution le collectif antifasciste La Jeune Garde*, les autorités locales et nationales doivent prendre enfin la mesure du danger représenté par les groupuscules néonazis et agir en conséquence », insiste SOS Racisme Toulouse.
Avant de conclure : « Le racisme, l’antisémitisme et le fascisme n’ont pas leur place à Toulouse, ni ailleurs. Ne restons pas spectateurs ».
*Le 29 avril dernier, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a annoncé son intention d’engager une procédure pour dissoudre le collectif antifasciste La Jeune Garde, co-fondé par le député LFI Raphaël Arnault.
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