Des structures « historiques ». Dans le cadre d’une question au gouvernement, le député LFI de Haute-Garonne François Piquemal interroge la ministre de la Culture Rachida Dati sur le soutien public aux MJC.
Symbole communiste à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, elles ont permis à des milliers de jeunes de s’émanciper par la culture. Elles contribuent à la création et au maintien des liens sociaux dans la ville, le quartier, le village.
Conventionnées, les MJC dépendent de financements publics pour plus de 50 % de leurs dépenses de fonctionnement, soutenues par l’État et les collectivités territoriales. Mais, entre les coupes dans les subventions et l’évolution des usages, leur situation se détériore.
« Les appels à l’aide restent sans réponse »
Selon le 1er Observatoire des MJC publié à l’automne dernier, une MJC sur deux terminait l’année 2022 en déficit. Globalement, en 2025, 57 % des subventions communales accusent un recul de plus de 11 % (28 % entre 11 et 25 %, et 29 % entre 26 et 50 %).
Qu’il s’agisse des aides de l’État pour l’embauche d’apprentis, ou financement de postes, d’autres soutiens s’amenuisent eux aussi (FONJEP jeunes, subventions politique de la Ville, activités d’insertion), précise l’enquête. S’ajoutent à cela des incertitudes budgétaires.
Face à ces restrictions, les MJC, « malgré un engagement intact », conclut l’enquête, adaptent leurs activités : réduction des événements culturels, annulations de manifestations ou de sorties extérieures, report d’initiatives et réduction d’amplitude d’ouverture.
Pour le député LFI de Haute-Garonne François Piquemal, « les disparitions de structures culturelles se multiplient et laissent présager pour la vie des quartiers concernés, également menacés sur le maintien de leurs bibliothèques et lieux de sociabilités ».
Elles posent également la question du remplacement des autres fonctions qu’elles remplissent, par exemple en matière d’égalité d’accès à la culture, de préservation du tissu associatif local et d’éducation civique et populaire », affirme l’élu.
S’y ajoute également une capacité d’émancipation et d’accès aux droits des femmes : « La culture et l’éducation ça va de pair pour l’intégration, l’insertion, pour l’émancipation, la liberté, l’accès aux droits des femmes », soulignait Rachida Dati en février dernier.
Pour sensibiliser sur le sujet, un café citoyen a été organisé à Toulouse le 12 avril dernier, réunissant les personnels de MJC, intervenants artistiques, jeunes, habitants, bénévoles. Tous inquiets, mais aussi déterminés à se mobiliser collectivement.
Du fait des coupes budgétaires, les MJC sont de plus en plus contraintes de s’autofinancer, au détriment de leur mission de service public et leur donnant moins de temps pour se consacrer à leur but premier », insiste le professeur d’histoire-géographie.
Alors que « les appels à l’aide restent sans réponse », le parlementaire souhaite connaître les perspectives envisagées par le gouvernement face à la fragilisation des structures culturelles de proximité, socles de la démocratie culturelle.
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