« Une politique génocidaire ». Mercredi 14 mai, la Défense civile palestinienne a fait état, dans un bilan actualisé, de 80 morts dans des frappes israéliennes dans la bande de Gaza. Un nombre qui inclut 59 personnes tuées dans des bombardements dans le nord du territoire.
Au même moment, Benyamin Netanyahu a accusé Emmanuel Macron de se ranger du côté d’une « organisation terroriste » après les critiques du chef de l’État sur la ligne suivie par Israël dans la bande de Gaza.
Lors d’un récent discours devant des soldats réservistes, le Premier ministre israélien a déclaré que « dans les prochains jours, nous entrerons avec toute notre force pour achever l’opération et vaincre le Hamas ».
Il a ajouté que ses services s’employaient à trouver des pays prêts à accepter des habitants de Gaza, se disant convaincu que « plus de 50 % » partiraient, et « même bien davantage ». Or, de nombreux Palestiniens soulignent qu’ils n’ont nulle part où aller pour se protéger.
Le 6 mai dernier, le ministre des Finances israélien Bezalel Smotrich a en outre affirmé que Gaza sera « totalement détruite » après la guerre entre Israël et le Hamas et que la population gazaouie sera déplacée vers d’autres pays.
Pour rappel, depuis le 2 mars dernier, les autorités israéliennes bloquent aussi l’entrée de toute aide humanitaire dans Gaza, vitale aux 2,4 millions d’habitants peuplant l’enclave. Une situation vivement dénoncée par les Jeunes Socialistes de Haute-Garonne (JS 31).
Il ne s’agit plus d’une opération militaire, mais bien d’une ‘conquête et d’un contrôle’ assumés. Le projet n’est plus voilé : expulser 2,4 millions de Palestiniens, entassés dans un territoire affamé et ravagé par des décennies de guerre et d’apartheid », alertent les JS 31.
« L’UE et la France persistent dans une passivité complice »
Le 7 octobre 2023, le Hamas a lancé l’attaque terroriste la plus massive de son histoire contre Israël. Ses combattants ont franchi la frontière, assassiné au moins 1.200 personnes, dont une grande majorité de civils, et ont pris, selon Israël, 199 Israéliens en otage.
En riposte, Israël a instauré un blocus total sur Gaza et lancé des bombardements massifs, qui ont déjà tué plusieurs dizaines de milliers de personnes et causé le déplacement de près de 400.000 autres (rien que) depuis la fin du cessez-le-feu, le 17 mars dernier.
Malgré les alertes répétées de l’ONU et de la Cour international de justice (CIJ), décrivant des conditions humaines imposées « sans la moindre gêne » par Israël dans le territoire palestinien, « aucun mécanisme sérieux de sanction n’est appliqué », déplorent les JS 31.
Le 10 mai dernier, l’ancien chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, a d’ailleurs accusé le gouvernement israélien d’avoir commis un génocide à Gaza et « d’avoir mené la plus grande opération de nettoyage ethnique depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale ».
Pourtant, « l’UE et la France persistent dans une passivité complice », insiste le mouvement de jeunesse du PS. Et d’ajouter : « Aucun crime, même les attaques terroristes du Hamas, ne peut justifier des représailles de cette ampleur ».
Dès lors, les JS 31 appellent à la libération de toutes les personnes détenues, à l’instauration de sanctions « contre l’État d’Israël, ses entreprises, ses produits, et ses dirigeants visés par des mandats d’arrêts de la Cour pénale internationale (CPI) ».
Rappelant que la France et l’UE doivent les interpeller s’ils foulent leur sol, le mouvement de jeunesse du PS exige également l’ouverture « immédiate » de Gaza et de la Cisjordanie à l’aide humanitaire, à la presse internationale et à la protection des journalistes.
Considérant que « la solution à deux États est aujourd’hui vidée de sa substance », les JS 31 invitent à réfléchir à la création d' »un État unique, laïque, démocratique, où les Palestiniens et Israéliens jouiraient des mêmes droits, d’une même citoyenneté et d’un avenir commun ».
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