« Une écologie concrète et pragmatique ». Ce vendredi 23 mai, le maire de Toulouse et président de Toulouse Métropole Jean-Luc Moudenc, entouré d’élus, a présenté l’édition 2025 de Toulouse + fraîche.
Transversal, ce plan se compose de mesures ponctuelles pour faire face aux chaleurs estivales et de mesures structurelles pour transformer la ville. S’il a été appliqué dès 2023, des renforcements sont prévus d’ici à 2030.
En pratique, les 30 actions qu’il contient intègrent, entre autres, une meilleure assimilation des eaux pluviales, la plantation d’arbres, la désimperméabilisation, l’éclaircissement des sols dans les quartiers, des horaires élargis de services publics…
Pour élaborer, étoffer et pérenniser un tel plan, la mairie de Toulouse a embarqué la totalité des directions. Une nouvelle méthode de travail pour obtenir « un effet systémique et général ».
Pour rappel, Toulouse a été la première ville à signer le 19 juin 2024 la charte d’engagement pour le rafraichissement urbain lancée par l’Agence de la transition écologique (ADEME), et son initiative « Plus fraîche ma ville ».
Des mesures à effet immédiat renforcées
Pour offrir davantage de fraîcheur dans les établissements dédiés aux plus fragiles (crèches, écoles, Ehpad), la municipalité a notamment modernisé les réseaux de climatisation (brasseurs d’air), planté des arbres et actualisé/modernisé le registre des séniors.
Pour les petits Toulousains, « il s’agit de changer les cours de crèches, en enlevant les revêtements qui captent la chaleur, de les remplacer par d’autres matériaux (bois), d’enlever du bitume, en plantant des arbres et des ombrières », a détaillé Jean-Luc Moudenc.
En parallèle, toutes les écoles ont été équipées d’une « pièce fraîcheur » pour que dans les moments les plus durs en matière de chaleur, les enfants puissent être réunis dans un endroit où la fraîcheur est supérieure à celle qui existe dans le reste de l’établissement.
Sur les 1.506 classes que compte la collectivité, toutes les classes maternelles ainsi que la plus part des classes élémentaires ont été équipées d’un brasseur d’air. Une opération qui devrait être terminée « d’ici la fin du mandat », a annoncé l’élu.
Autre action phare : la transformation des cours de récréation en cours oasis. À ce jour, une centaine de cours ont été en partie végétalisées et une centaine d’autres (les plus récentes) reste à traiter.
Nous les recomposons complètement à partir d’une méthode pertinente : la mise en place de processus participatifs (ateliers, appels à projets) pour que chaque projet corresponde aux besoins spécifiques », a assuré le maire de Toulouse.
Dans les quartiers, la Ville dote les aires de jeux exposées au soleil d’ombrières ou d’arbres. Un dispositif qui permettrait de gagner cinq degrés. Parmi les nouveaux quartiers concernés, Arnaud-Bernard, Empalot et Trois Cocus.
En 2025, l’opération « le pont Saint-Pierre passe à l’heure d’été » sera renouvelée. L’ouvrage sera réservé aux piétons et aux cyclistes, et un artiste imaginera une fresque géante conçue et matérialisée pour générer de la fraîcheur.
Enfin, en cas d’alerte canicule, les horaires des piscines municipales seront étendus, 14 parcs (dont les quatre historiques du centre-ville) seront ouverts jusqu’à 23 heures, et les musées accueilleront du public jusqu’à 20 heures.
À noter que lors des épisodes météorologiques de canicule niveau orange, le tarif des piscines municipales (re)passera à 1 euro, l’accès sera illimité dans la journée, sur l’ensemble des piscines municipales ouvertes.
Des transformations durables de la ville
Grâce à la mobilisation de tous les services, la mairie de Toulouse a mis en place de nouvelles pratiques/manières de fabriquer la ville, de rénover, d’entretenir et de créer des espaces publics avec le souci de rafraîchir la ville.
Pour minimiser les effets de la surchauffe urbaine, la collectivité aura au total enlevé 35.000 m² de goudron en 2024 et 236.000 m² entre 2020 et 2026, soit plus de 20 ha. L’objectif étant d’aller vers l’enlèvement de 50.000 m² par an.
Après l’ouverture de la nouvelle base nautique de La Reynerie en juillet 2023, l’autre axe pour rafraichir la ville consiste en la création de poumons verts. Plusieurs lieux emblématiques s’inscrivent dans cette dynamique.
C’est le cas de la transformation de l’île du Ramier dans le cadre du Grand Parc Garonne, de la végétalisation massive de la piste des géants (plantation de 1.600 arbres), mais également de la débitumisation du parvis et de trois allées du cimetière de Terre-Cabade.
Deux passerelles supplémentaires situées dans le quartier Saint-Michel et au niveau de l’avenue de Muret sont également en projet pour accentuer la praticité, l’accessibilité depuis les deux rives de la Garonne.
En complément, Toulouse + fraîche agit pour que le bitume soit plus clair, afin d’améliorer le niveau d’albédo (entre 0 et 1) et réduire l’accumulation de chaleur. Un sol éclairci grâce à un niveau d’albédo rehaussé participe au rafraichissement de la ville.
Opposable en 2026, « le PLUi-H imposera un albédo minimum de 0.4 pour les projets neufs, en rénovation ou pour les façades et des toits tuilés en pente et de 0.6 pour les toits plats », a indiqué Jean-Luc Moudenc.
Pour « transformer la ville en profondeur », une délibération relative à l’élaboration d’un plan systémique de désimperméabilisation de la ville, de végétalisation et de développement de l’albédo, sera présentée aux élus le 20 juin prochain.
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