Plusieurs mois d’incertitude. Ce vendredi 6 juin, Médecins Sans Frontières a annoncé que son exposition We Did What We Could aurait finalement lieu, après de longues semaines de recherche d’un lieu d’accueil. Initialement prévue du 6 au 26 janvier, dans le cadre du festival Cinéma et Droits de l’Homme à l’Espace Diversités Laïcités de la mairie de Toulouse, la présentation avait été refusée par la municipalité.
Un refus d’abord justifié par « un risque évident de troubles à l’ordre public », puis par des critiques sur le contenu même de l’exposition. Elle se tiendra finalement du 10 au 13 juillet dans le hall M de la gare Toulouse Matabiau.
L’exposition avait été annulée deux semaines avant sa tenue. © MSF
Une exposition au cœur de la polémique
La décision de la mairie avait suscité de vives réactions, tant chez les membres de MSF que dans les rangs de l’opposition. Si le premier argument invoqué par la municipalité concernait un risque de troubles à l’ordre public, ce motif a ensuite évolué vers des critiques de fond. L’exposition a ainsi été jugée « lacunaire et insuffisante », notamment en raison de l’absence de mention explicite « de la nature terroriste du Hamas », ainsi que de « son origine et de son projet politico-religieux (destruction d’Israël, rejet des droits des minorités comme les femmes ou la communauté LGBTQIA+ par exemple) ».
Pour MSF, ce changement d’argumentation a révélé une volonté de ne pas « présenter la réalité de la souffrance des Palestiniens ». De son côté, le groupe d’opposition AMC a dénoncé une « manipulation du risque de trouble à l’ordre public », assimilée à un « geste de censure » qui ferait « honte à la ville ».
Que montre l’exposition ?
Conçue par MSF en collaboration avec la journaliste Clothilde Mraffko, We Did What We Could retrace « les 12 premiers mois de la guerre menée par Israël dans la bande de Gaza en riposte aux massacres perpétrés par le Hamas le 7 octobre 2023″.
L’exposition raconte alors « le siège, les bombardements, les attaques et l’horreur du quotidien à Gaza », à travers le regard et l’expérience des soignants.
Déjà présentée à Bayeux lors du Prix des correspondants de guerre en octobre 2024, l’exposition prend d’autant plus de valeur que la bande de Gaza demeure inaccessible aux médias étrangers », souligne MSF sur son site internet.
Un rendez-vous confirmé à Toulouse
Ainsi, ce vendredi 6 juin, l’ONG a officialisé la tenue de son exposition dans le hall M de la gare Toulouse Matabiau. Elle sera accessible au public du 10 au 13 juillet. Un vernissage est prévu le 10 juillet à 18 heures, en présence d’Isabelle Defourny, présidente de Médecins Sans Frontières.
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