Vers une nouvelle avancée. Après le développement d’instruments de collecte de données sur Mars ou encore la conception d’un protocole pour résister aux attaques d’ordinateurs quantiques, l’ISAE-SUPAERO à Toulouse est au cœur d’une nouvelle actualité. Si ses chercheurs experts des sciences de l’Univers sont déjà fortement impliqués dans les missions internationales de défense planétaire comme DART de la NASA ou HERA de l’Agence Spatiale Européenne (ESA), une autre tâche d’envergure s’offre à eux.
Direction Apophis
Cette fois, les chercheurs ont en charge la conception d’un sismomètre qui sera embarqué dans un CubeSat, à destination de l’astéroïde Apophis. En effet, le 13 avril 2029, le corps céleste long de 375 mètres viendra frôler la Terre (sans danger). Dans ce contexte, l’ESA tisse la mission Ramses, dont l’objectif est d’observer Apophis pendant son survol de la planète bleue, grâce à une sonde principale et deux CubeSats (nanosatellites cubiques, ndlr).
L’objectif est d’étudier sa forme, sa surface, sa rotation… À terme, ces données pourraient permettre de mieux comprendre le comportement des astéroïdes et ainsi développer des stratégies de déviation si une menace se présente. La mission Ramses devrait être lancée en 2028 (si elle reçoit un soutien suffisant) et l’équipe de spécialistes est déjà au travail pour façonner son sismomètre, avec 2029 en ligne de mire.
Une grande première
Ce dernier, développé à l’ISAE-SUPAERO par l’équipe de recherche Systèmes Spatiaux pour la Planétologie et ses Applications (SSPA), est également le fruit d’une collaboration avec le CNES, et bénéficie du soutien scientifique de l’Institut du Globe de Paris (IPGP). Ainsi, ces différents acteurs participeront à une grande première ! Si les sismomètres ont déjà été déployés sur la surface de corps planétaires comme la Lune, Mars et Vénus, aucun n’a encore visé un astéroïde.
« L’instrument SIA sera donc le tout premier sismomètre à fonctionner sur un astéroïde. Nous attendons que l’attraction gravitationnelle de la Terre lors de la rencontre rapprochée avec Apophis engendre des séismes dans l’astéroïde que nous pourrons enregistrer », explique Naomi Murdoch, responsable scientifique de l’instrument, dans une publication de l’ISAE-SUPAERO.
Au-delà des capteurs et de l’électronique, l’équipe planche également sur la phase délicate de l’atterrissage. « Nous travaillons à garantir que le CubeSat atterrisse sain et sauf dans une zone bien éclairée pendant les heures où Apophis passera au plus près de la Terre », détaille Tomohiro Ishizuka, chercheur en astrodynamique et contrôle robuste. Chaque étape compte !
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