Une réponse à une réalité glaçante. En France, une femme est tuée tous les trois jours par son conjoint ou ex-conjoint. En Haute-Garonne, où plus de 4.000 femmes victimes de violences conjugales sont accueillies chaque année par les associations, une nouvelle étape vient d’être franchie. Ce mardi 17 juin, une charte d’engagement pour la prise en charge, la mise à l’abri, l’accompagnement et l’accès au logement des femmes victimes de violences a été signée à la préfecture de Toulouse. Une initiative qui marque la volonté des acteurs publics et associatifs de renforcer leur coopération au service des victimes.
Une réponse collective et coordonnée
La genèse de cette charte repose sur un travail partenarial entamé dès 2024, à l’initiative des services de l’État. L’objectif : dépasser le seul cadre réglementaire et mutualiser les compétences pour mieux répondre à l’urgence des situations rencontrées.
Cette signature marque une étape importante dans le combat collectif contre les violences faites aux femmes », souligne la préfecture haute-garonnaise.
Ce texte s’inscrit dans la continuité des actions menées depuis plusieurs années dans le département, comme le protocole expérimental signé en 2018 pour faciliter l’accès au logement social aux femmes victimes de violences conjugales. La charte vise aujourd’hui à en pérenniser les résultats tout en allant plus loin dans l’innovation sociale.
Quatre piliers pour agir concrètement
La charte repose sur quatre axes prioritaires. Elle prévoit d’abord l’organisation d’une prise en charge en urgence des femmes victimes : accueil de jour, hébergement hôtelier, structures spécialisées ou encore parc spécifique pour les demandeurs d’asile.
Deuxième priorité : un accompagnement personnalisé grâce au déploiement d’actions portées par les nombreux signataires. L’accès au logement, troisième pilier, reste central. Il s’agit de favoriser l’installation pérenne des femmes dans le parc privé ou social, en s’appuyant sur les engagements existants et en les renforçant.
Enfin, la charte ouvre la voie à des expérimentations inédites. Parmi elles : de nouveaux modèles de bail, l’adaptation des outils d’accompagnement ou la mise en place de dispositifs de soutien innovants.
Une mobilisation d’ampleur inédite
Si la charte est novatrice dans son contenu, elle l’est aussi par le nombre et la diversité des structures impliquées. Outre l’État, les signataires comptent l’OFII, le Conseil départemental de la Haute-Garonne, Toulouse Métropole, Action Logement, la Caf, les bailleurs sociaux (HSO, 3F Occitanie, ALTEAL, ERILIA, ICF Habitat, etc.), et les principaux réseaux associatifs.
La Fédération Nationale Solidarité Femmes est également représentée, via les associations locales APIAF, Du côté des femmes, Femmes de papier et Olympe de Gouges. Le Centre d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles (CIDFF), UCRM et France Victimes 31 viennent compléter cette liste.
En permettant d’améliorer la lisibilité et l’articulation des dispositifs existants, ainsi que d’en expérimenter de nouveaux, cette charte donne une nouvelle impulsion au soutien et à l’accompagnement des femmes victimes de violences en Haute-Garonne », insiste la préfecture.
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