Un déplacement au chevet des sinistrés. Ce jeudi 14 août, Carole Delga s’est rendue dans l’Aude, là où les flammes ont marqué durablement les paysages et les habitants, il y a quelques semaines. À Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse, entourée de la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, d’élus locaux et de vignerons, la présidente de la Région Occitanie a pris la parole pour rappeler l’urgence d’agir face aux catastrophes climatiques qui frappent le territoire.
Elle a ainsi annoncé une série de mesures immédiates, inspirées du dispositif déjà déployé en 2018 après les inondations qui avaient meurtri le département. Une réponse qui vise à soutenir rapidement les communes, les professionnels et les filières locales.
Des premières mesures d’urgence
« La Région répond présente pour parer au plus urgent, notamment sur le volet de la compensation des pertes subies et la préservation des activités viticoles, touristiques, économiques », a déclaré Carole Delga.
Pour concrétiser cet engagement, un numéro unique et une adresse de contact seront opérationnels dès aujourd’hui, lundi 18 août, afin d’accompagner les professionnels en difficulté. Cette cellule de soutien sera pilotée en partenariat avec la Chambre d’Agriculture, la CCI et la CMA. Les collectivités locales bénéficieront elles aussi d’un appui financier, via le même dispositif que celui activé en 2018.
© Corinne Rozotte – La Région Occitanie
L’accès à l’eau, une priorité vitale
Au-delà de l’urgence, la présidente de Région pointe une autre bataille cruciale : celle de l’eau.
Nous devrons dans un second temps accélérer l’accès à l’eau dans l’est audois, en première ligne face aux sécheresses et aux canicules. Je pense au réseau Aqua Domitia pour acheminer l’eau du Rhône mais aussi, dans les zones escarpées comme les Corbières, à des solutions locales d’irrigation : maillage, retenues collinaires, réutilisation d’eaux usées, captages… », observe-t-elle.
Carole Delga appelle à une évolution rapide des règles pour faciliter la construction de retenues collinaires, indispensables à la survie de la viticulture et des cultures locales. Face à la ministre, elle n’a pas mâché ses mots :
Nous avons absolument besoin d’avoir de la souplesse et de la rapidité dans les autorisations administratives. Nous sommes aujourd’hui immobilisés dans de nombreux projets par des contraintes réglementaires. Il faut assouplir et simplifier ce qui ressemble pour beaucoup à une usine à gaz. »
Un appel direct à Emmanuel Macron
La cheffe de l’exécutif régional insiste sur la nécessité d’un changement d’échelle. Un message adressé au président de la République :
Notre région doit faire l’objet d’un traitement exceptionnel du fait de sa situation exceptionnelle. La Nation doit être solidaire. Nous sommes la région la plus exposée aux risques climatiques : sécheresses, incendies, inondations, etc. Les événements malheureusement le prouvent. »
Rappelant le plan « Marseille en grand », elle réclame un plan national « l’Occitanie Résiliente » :
Ce que subit l’Occitanie aujourd’hui, demain les autres régions le subiront à leur tour. J’en appelle donc au président de la République. Il a lancé un plan « Marseille en grand », je veux un plan national « l’Occitanie Résiliente ». L’État doit reconnaître la spécificité de ce territoire à travers une adaptation réglementaire, comme je l’ai déjà demandé, et par un plan d’investissement massif coordonné. »
Une Occitanie en première ligne
Avec cet appel, Carole Delga entend replacer l’Occitanie au cœur du débat national sur l’adaptation climatique. Les mégafeux, sécheresses et inondations récurrentes rappellent chaque année la fragilité du territoire. Selon le Réseau Action Climat France, la région a vu sa surface moyenne concernée par la sécheresse tripler depuis 1960.
Le nombre de jours secs devrait encore augmenter de 25 % si les émissions suivent leur trajectoire actuelle, et jusqu’à 50 % selon le scénario le plus pessimiste », ajoute-t-il.
L’heure est venue, selon la présidente de Région, de passer d’une logique de réaction à une véritable stratégie d’anticipation.
Je suis une femme politique responsable, je connais la situation budgétaire très critique de notre pays. Mais il faut retrouver l’État stratège, planificateur et préparer l’avenir : prévenir coûte bien moins cher que guérir », a-t-elle conclu.
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