Ce devait être un chantier phare pour le Toulouse FC, et plus largement pour Toulouse. Sur l’île du Ramier, à la place de l’ancien restaurant universitaire Daniel Faucher, un bâtiment à l’abandon et en piteux état depuis des années, le club toulousain doit construire un nouveau centre de performance de l’équipe professionnelle. Un projet présenté comme essentiel par le club : « c’est un outil dont le club n’a jamais disposé et qui va nous permettre de rattraper notre retard sur les autres clubs de Ligue, voire prendre de l’avance sur certains », assurait le président du club, Damien Comolli, en 2024. Un an plus tôt, le même président était encore plus enthousiaste. « En juillet 2025, une fois les travaux terminés, nous disposerons d’équipements incroyablement modernes pour tous les aspects de la préparation du footballeur professionnel : physiques, diététiques, analyse vidéo… Il y aura également un amphithéâtre qui nous permettra d’accueillir les médias et la presse dans les meilleures conditions, mais aussi nos sponsors-partenaires, et même les étudiants du CROUS ».Sauf que juillet 2025 approche et que le chantier, lancé par le club au début de l’année 2024, est à l’arrêt depuis le mois de septembre 2024. Et il ne va pas redémarrer dans l’immédiat, selon le club. Voici pourquoi le projet pourrait définitivement capoter.
« Seuls, on ne pourra pas le faire »
Jeudi 22 mai 2025, lors de son traditionnel bilan de la saison du club, Damien Comolli, n’a pas donné de grandes perspectives à ce projet. Il a même plutôt dessiné une impasse :
« À mon grand désespoir, je n’ai pas d’idée de date de reprise des travaux. On ne pourra pas avancer sans un apport en cash de RedBird. Je l’ai dit à ma direction plusieurs fois : seuls, on ne pourra pas le faire. »
En septembre 2024, Damien Comolli avait expliqué mettre ce chantier « en pause » en raison du nouveau contexte économique auquel devait faire face le club, suite au nouveau contrat des droits TV signé avec DAZN et beIN Sports, diffuseurs de la Ligue 1. Un contrat qui va faire perdre 50 millions d’euros, sur cinq ans, au TFC, par rapport à ce que lui rapportait l’ancien contrat signé à l’époque par la LFP avec Amazon.
« Même si beaucoup de travaux ont été lancés depuis janvier 2024, cela nous semble plus sage de le mettre en pause. Ce n’est pas un arrêt définitif. Cela reste un projet structurant du club pour le futur, mais nous le mettons en pause en attendant des jours meilleurs (sur le plan financier, N.D.L.R.) », expliquait-il alors.

« Cela serait une catastrophe »
La donne n’a pas changé dans l’attente d’une éventuelle redistribution des cartes au niveau des droits TV. Comme la grande majorité des clubs français, les finances du Toulouse FC sont mises à mal par la crise du football français.
Sans un effort financier de l’actionnaire majoritaire RedBird, le projet du centre de la performance ne redémarrera pas dans l’immédiat, et de l’aveu même du président du club, « cela serait une catastrophe ». Il s’en est expliqué :
« Actuellement, on a les pires conditions de travail des clubs de Ligue 1 et Ligue 2 confondus. On en est à un point où certains joueurs hésitent à rester à cause de nos conditions d’entraînement. »
Un bâtiment squelette
Dans l’attente « des jours meilleurs », le centre de la performance reste une coquille vide. Face à la passerelle toute neuve inaugurée il y a quelques mois, cet immeuble squelette, déconstruit de l’intérieur, propose une entrée bien désolante pour les visiteurs de l’île du Ramier qui doit redevenir un poumon vert de Toulouse.
Un bâtiment qui fait peine à voir alors que par ailleurs, l’île du Ramier va bientôt afficher un nouveau visage très attractif.