C’est un site désaffecté marqué par la tragédie. Le 3 avril 2022, un jeune homme de 23 ans était décédé après avoir chuté de plusieurs mètres depuis un bâtiment de l’ancienne clinique du Val des Cygnes, à Labarthe-sur-Lèze, au sud de Toulouse. Fermée depuis 2019, la clinique était alors devenue un site apprécié des pratiquants de l’URBEX (d’Urban Exploration, NDLR.), cette activité qui consiste à découvrir l’intérieur de ces lieux abandonnés, puis de partager les photos sur les réseaux sociaux. Ce jour-là, la victime était accompagnée d’autres personnes. Ensemble, ils s’adonnaient à leur passion : l’airsoft, une simulation de jeu de guerre avec des armes à air comprimé qui tirent des billes en plastique. Depuis ce drame, l’entrée du site a été fermée, la route d’accès barrée par une série de rochers. Tout autour, la végétation a poussé, faisant presque oublier l’existence même de ce bâtiment. Le bâtiment à l’abandon existe pourtant, il se dégrade forcément avec le temps qui passe (cela va faire 6 ans que la clinique a fermé, NDLR.), mais ses heures sont comptées. On vous explique pourquoi.
Un projet de renaturation du site : l’ex clinique doit être rasée
Après avoir été squattée par des gens du voyage, après avoir été le terrain de jeu des adeptes de l’URBEX ou du softair, après avoir été marquée par la tragédie de la mort d’un jeune homme, l’ancienne clinique doit être rasée. Ces derniers mois, un permis de démolir a été positionné sur la grille d’entrée de l’ancienne clinique au bénéfice de la SPL Enova Aménagement.
Un projet bien précis
Le groupe Korian va se séparer de son foncier. Un accord a été trouvé avec le Sicoval, la communauté d’agglomération du sud-est toulousain, qui va racheter le site. C’est Enova, la société publique locale (SPL) du Sicoval, qui va racheter le foncier pour le Sicoval, puis être le maître d’ouvrage de la démolition du bâtiment de 3900 m² avec un projet bien précis : rendre à la nature l’ensemble du domaine de l’ex-clinique qui se situe près de l’Ariège et à proximité de bassins qui permettent d’absorber les crues de la rivière.
Contacté par Actu Toulouse, le Sicoval confirme ce projet, mais indique ne pas vouloir s’exprimer tant que la phase administrative de la vente n’est pas arrivée à son terme.
Cette phase terminée, le foncier vendu, la démolition de l’ex-clinique pourra débuter. Dès les prochains mois ? Affaire à suivre.

Une démolition dès les prochains mois ?
Cette opération se déroulera dans le cadre d’une compensation environnementale du projet Enova, un projet urbain d’envergure du côté de Labège qui va nécessiter de grignoter des surfaces non artificialisées à l’heure actuelle.
Pour rappel, la ZAC Enova va succéder à l’Innopole, et devrait s’étendre sur une zone de 330 hectares, avec un programme immobilier de 500 000 m² de surface plancher. « Avec essentiellement des bureaux, mais on aura près de 100 000 m² consacrés aux logements. Ce ne sera pas du lotissement, mais plutôt un aménagement relativement dense, avec des services et commerces en pied des immeubles », détaillait il y a quelques mois Alexandre Blaquière, directeur général délégué du SPL Enova ».
Le projet doit se construire autour de trois pôles autour des trois futures stations de métro. Au total, la ZAC s’étalera sur 513 380 m² de surface plancher, dont 35 288 m² de commerces, 7 185 m² dédiés à l’hôtellerie, 328 691 m² d’activités tertiaires, 20 905 m² d’équipements et loisirs et 97 911 m² de logements. 1200 logements sont prévus dans le cadre de l’opération.
Des compensations environnementales
Pour réaliser ces aménagements, le Sicoval doit prendre des mesures compensatoires à la fois pour les espèces protégées et sur les zones humides. Outre la zone de l’ancienne clinique du Val des Cygnes, d’autres endroits ont été ciblés. Par exemple, pour 6,04 ha de zones humides détruites dans le cadre du projet de ZAC Enova, le Sicoval projetait notamment l’acquisition foncière de 8,5 ha de zones humides sur les communes de Clermont-le-Fort et Vernet.