Toulouse compte une dizaine de salles d’escalade, ce qui en fait une ville prisée par les grimpeurs. Mais d’après une étude scientifique, l’air des salles est pollué par des substances toxiques, dues aux chaussons. La salle toulousaine Solo Escalade prend des mesures pour rassurer ses clients.
La pratique de l’escalade a explosé ces dernières années. En l’espace de dix ans, le nombre de grimpeurs a doublé, passant d’un à deux millions, en France. Si le sport est bon pour la santé, les grimpeurs sont pourtant en train de s’intoxiquer les poumons. C’est ce que révèlent une étude scientifique autrichienne, parue fin avril. En cause : les chaussons d’escalade libèrent des substances toxiques dans l’air.
À Toulouse, si la plupart des grimpeurs se disent surpris d’apprendre que les salles d’escalade sont polluées, ils ne comptent pas arrêter la pratique pour autant. “Je fais du vélo tous les jours au bord de la Garonne, je pense que ce n’est pas mieux”, explique Valentine, 32 ans. À côté d’elle, Thibaud, adepte du sport depuis deux ans, ajoute : “J’ai envie de continuer l’escalade, mais c’est sûr qu’il va falloir faire évoluer le secteur. »
Une étude prise au sérieux
Les premiers à réagir ont été les gérants des salles, comme Pierre Serin. Il travaille à Solo Escalade, une salle de bloc créée en 1996, dans le quartier des Minimes, à Toulouse. Il prend très au sérieux cette histoire de pollution. “Ça fait réagir tout le milieu, c’est une bonne chose”, confie-t-il, en parlant des fabricants de chaussons et des murs.
Le gérant compare cette histoire de pollution des chaussons, à celle de la magnésie, la poudre blanche qui permet d’absorber la sueur et de mieux adhérer aux prises. Elle aussi a été pointée du doigt il y a quinze ans, parce qu’elle émet des particules fines nocives à la santé. “On a trouvé des solutions pour la magnésie, on peut le faire aussi pour les chaussons”, relativise Pierre Serin.
Côté syndicat, l’Union Sport & Cycle se mobilise aussi. Virgile Caillet, le délégué général, s’interroge tout de même sur les conditions d’enquête de l’étude, pour ne pas généraliser la pollution à toutes les salles. « On veut comprendre pour pouvoir corriger, aller vers des chartes de qualité pour disposer des outils les plus performants en matière de traitement de l’air », argue-t-il.
Une bonne ventilation
De son côté, l’équipe de Solo Escalade compte renforcer le nettoyage des murs et des tapis, déjà effectué régulièrement. Mais le gérant de la salle est clair : une bonne qualité de l’air passe avant tout par une bonne ventilation. « On ouvre au maximum les baies vitrées pour faire des courants d’air », explique Pierre Serin.
Le Toulousain dispose aussi de deux extracteurs d’air, installés derrière les murs de six mètres de haut. “En seulement 4 heures, ils changent l’air dans la salle”, témoigne-t-il devant les turbines, avant de conclure :« Ils sont très efficaces. »
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