Toulouse : 200 personnes manifestent pour sauver un centre d’accueil et d’orientation des personnes vulnérables

« On est des pansements dans toutes les problématiques sociétales majeures, mais à ce rythme-là, il n’y a plus de pansement. Autant qu’on arrête« . Dans la foule rassemblée ce mardi 17 juin devant le Pôle d’Accueil, d’Information et d’Orientation (PAIO) dans le quartier Patte d’Oie, la grogne et la lassitude se font sentir. Cette structure, qui accueille depuis 35 ans de manière inconditionnelle des personnes en situation de précarité, doit fermer au 1er juillet après des coupes budgétaires de l’État, de la mairie et du Département. 200 personnes ont manifesté leur désaccord.

Fonctionnement en mode dégradé

« Le PAIO c’était un peu le dernier rempart, le dernier service pour des personnes qui n’arrivent pas à avoir accès des structures qui demandent des conditions. On se demande où vont aller tous ces gens« , s’insurgent des travailleurs sociaux venus manifester. L’an dernier le PAIO a enregistré 11.000 passages dans ses locaux.

Pour éviter une fermeture totale, le Centre Communal d’Action Sociale (CCAS) a proposé de maintenir des permanences trois matinées par semaine, mais sans réel suivi. Une situation inacceptable pour Aurélie, éducatrice spécialisée au PAIO. « Les personnes qui ne rentrent dans aucune case ne seraient accueillies nulle part. On est inquiet, on est triste, on a peur pour certaines personnes qui ont vraiment besoin de nous. C’est aussi une volonté politique d’invisibiliser les publics les plus fragiles et les plus vulnérables. »

Les syndicats et salariés du PAIO appellent à une nouvelle mobilisation vendredi matin devant la mairie de Toulouse avant la séance du Conseil municipal, mais aussi le 1er juillet, jour de fermeture du centre, au PAIO.