La MIH, hypominéralisation molaires incisives, touche 15 % des enfants dans le monde et 19 % en France. Un défaut d’émail sur les dents définitives de plus en plus souvent constaté. Des soins dentaires sont nécessaires.
Gaspard est un adolescent de 12 ans. Il aime le judo, les jeux de société en famille et les glaces. Mais ce dernier plaisir peut devenir source de douleur.
Car deux de ses molaires ont poussé avec un défaut d’émail dentaire. « Quand je mange quelque chose de trop chaud ou trop froid je ressens une douleur. Alors je mange du côté où mes dents ne sont pas abîmées. C’est une habitude maintenant ».
Laetitia sa mère s’est rendu compte totalement par hasard que dans la mâchoire de son fils deux dents n’étaient pas tout à fait comme les autres. « C’était il y a 5 ans. Je lui donnais des granules d’homéopathie. J’ai vu des dents au fond un peu marron. Je me suis demandé ce qui se passe ? Gaspard tu ne te brosses pas correctement les dents. Il y est retourné, mais ce n’est pas parti », se souvient Laetitia. Commence une petite errance médicale. Puis vient le terme de MIH pour hypominéralisation des molaires et incisives.
Une pathologie qui touche de plus en plus d’enfants et adolescents. 19 % en France seraient concernés. Ce phénomène touche les dents définitives. Le défaut d’émail est plus ou moins important. Des soins dentaires spécifiques s’imposent dans tous les cas.
« On estime qu’en France, un enfant sur 5 est touché. On en voit de plus en plus mais aussi parce que l’on dépiste mieux. La dent touchée présente des opacités, des taches marron, jaunâtres. On le voit dès que la dent sort. Il faut s’en préoccuper le plus tôt possible, parce qu’une dent atteinte a 6 fois plus de risque de développer des caries », explique Audrey Sénégas, pédodontiste.
Le traitement varie selon la gravité des situations. Cela peut aller d’une simple reminéralisation par un vernis au fluor jusqu’à la pose d’une coiffe pédiatrique, c’est-à-dire, une couronne de métal qui protège la dent. Gaspard, lui, a bénéficié d’une technique de restauration de la dent avec un système inlay/onlay qui va recouvrir les parties abîmées.
Quant aux causes, plusieurs pistes sont étudiées. « Il n’y a, à cette heure, aucun consensus scientifique sur l’origine de la MIH. Beaucoup d’études sont en cours. Ce que l’on sait, c’est que la prématurité est un facteur, les maladies infantiles type ORL également. On pense aussi à un déficit de vitamine D ou A. Et puis des facteurs environnementaux comme le bisphénol A », détaille Audrey Sénégas.
Pour prévenir toute aggravation des douleurs et de l’état de la dent, une visite chez le dentiste une fois par an chez les enfants est préconisée.
Gaspard, lui, doit finaliser son traitement avec quelques séances prévues dans les semaines qui viennent. Il espère pouvoir croquer à pleine dent une boule de glace dès cet été.
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