« Un joyaux méconnu de l’art baroque » véritable trésor caché en centre-ville, la chapelle des Carmélites, rouvre ses portes après rénovation

Après trois mois de travaux, la chapelle des Carmélites à Toulouse (Haute-Garonne) a officiellement été inaugurée le vendredi 11 avril 2025. L’occasion pour le grand public de découvrir un ancien édifice religieux qui se caractérise par ses peintures baroques. Une chapelle qui sert aussi de lieu de concert.

C’est un petit trésor niché en plein centre-ville que peu de Toulousains connaissent. La chapelle des Carmélites est un chef-d’œuvre d’art baroque, situé rue de Périgord, à deux pas de la Bibliothèque d’Étude et du Patrimoine.

« La chapelle des Carmélites est le dernier élément visible de l’ancien couvent des Carmélites, qui a été détruit lors de la Révolution française. Seul subsiste cet ancien édifice religieux » explique David Madec, le Directeur des musées et des monuments de la ville de Toulouse. 

Construction au 17ème siècle 

C’est le roi Louis XIII et la reine d’Autriche qui ont posé la première brique de la chapelle en 1622. Sa construction va s’étaler sur 15 années. Une architecture classique, presque austère, avec une façade sobre, qu’on doit à un maçon, Didier Sansonnet. Ses dimensions ne sont pas excessives. La chapelle mesure 29 mètres de long, 10 mètres de largeur et les plafonds s’élèvent à 12 mètres de hauteur.

« On le voit, les fenêtres sont en hauteur, pas très grandes. Elles sont là pour éclairer au minimum, pas pour regarder ce qui se passe dehors. Il ne faut pas oublier que les carmélites sont un ordre religieux catholique basé sur la contemplation et le silence «  souligne David Madec. 

Mais derrière cette façade dépouillée, se cache un véritable trésor. « C’est un joyau méconnu de l’art baroque » s’enthousiasme David Madec qui nous sert de guide. En entrant dans la chapelle, le visiteur est frappé par cette nef unique. Dans le cul-de-four de l’abside, au-dessus de l’autel, se déploient des grands personnages de l’Ancien Testament qui sont tous liés à l’arrivée annoncée du Messie. Le décor mural est composé de grands tableaux de l’artiste Jean-Pierre Rivalz (1625 – 1706), qui représentent les premières vertus (Charité, Foi, Contemplation, Silence). 

Mais l’œil est surtout attiré par les peintures qui ornent le plafond en bois que l’on doit à Jean-Baptiste Despax (1710 – 1773), qui s’est investi pendant 15 ans dans cette œuvre baroque. Le visiteur assiste à l’apothéose de Sainte-Thérèse d’Avila (une religieuse carmélite espagnole, figure majeure de cet ordre), accueillie au Paradis par le Christ, le Saint-Esprit et Dieu le Père. Autour, des concerts d’ange et une assemblée composée de martyrs ; pape et autres Pères de l’Église complètent le décor.

Officiellement inaugurée vendredi 11 avril 2025, la chapelle s’est dotée, à l’issue de trois mois de travaux de rénovation, d’un parcours d’interprétation. Avec des tableaux explicatifs, retraçant le contexte historique dans lequel s’inscrit cet ancien édifice religieux, désacralisé depuis bien longtemps.

L’éclairage a aussi été changé, ce qui permet de laisser les rideaux des fenêtres fermés et donc de protéger les peintures de la lumière du jour.

Autre nouveauté et pas des moindres, une rampe d’accès a été construite pour faciliter l’accès aux personnes à mobilité réduite à ce bâtiment, qui se faisait jusqu’ici par la rue du Périgord.

Ce qui leur permettra aussi d’assister plus facilement aux nombreux concerts qui sont organisés dans la chapelle.

« L’architecture de l’édifice offre une acoustique d’exception. Pour tout type de concerts, qu’il s’agisse de musique classique ou des concerts électro » souligne David Madec, le Directeur des musées et des monuments de la ville de Toulouse. 

La chapelle est ouverte au public du mercredi au dimanche de 10h à 19h.