Les fortes pluies et la grêle ont provoqué des dégâts dans de nombreuses exploitations agricoles en Occitanie ce lundi 19 mai. Des cultures tout juste semées noyées sous les eaux, des plants abîmés par la grêle. La profession est inquiète.
Les violents orages qui ont éclaté dans la région Occitanie ce lundi 20 mai dans l’après-midi et la soirée ont des conséquences désastreuses sur les cultures, principalement en Haute-Garonne, dans le Tarn et le Tarn-et-Garonne.
Les JA (jeunes agriculteurs) du Tarn ont lancé un message de détresse ce mardi sur les réseaux sociaux. « En quelques minutes, quelques heures, tout a été ravagé, témoignent-ils. Plus de blé, plus de maïs, plus de tournesol, plus d’ail, plus d’herbe pour les animaux… que vont devenir les agriculteurs ? ».
De nombreux agriculteurs et éleveurs ont le moral au plus bas. Les pertes sont considérables mentionnent les JA en expliquant que pour certains d’entre eux, l’année 2025 s’arrête là.
« Derrière chaque culture détruite, chaque récolte perdue, ce sont des heures, des jours, des mois de travail acharné qui s’envolent. Le travail d’une année balayé par la grêle, le vent et la pluie ».
Les JA du Tarn et des autres départements touchés demandent aux agriculteurs de recenser les dégâts le plus rapidement possible pour permettre d’évaluer les besoins et de réclamer moyens et indemnisations.
Les communes de Lautrec et de Puylaurens ont été les plus touchées d’après la chambre d’agriculture du Tarn. À Lautrec, la moitié des agriculteurs sont concernés. Des cultures d’ail, de blé et de maïs sont sous l’eau.
La FDSEA organise deux rendez-vous dans des exploitations en présence de la Direction des territoires et de Groupama pour répondre aux questions d’urgence et concernant les indemnisations.
Situation catastrophique pour les cultures dans le lautrecois. Grêle et précipitations diluviennes ont ravagé les cultures.
Dans le centre de la Haute-Garonne, certains agriculteurs ont subi la grêle pour la deuxième ou troisième fois en l’espace de trois semaines. Les orages ont frappé les cultures sur une zone allant de Saint-Gaudens à Muret. À Peyssies, au sud de Toulouse, des grêlons de 3-4 cm de diamètre se sont abattus pendant 10 min. Un pépiniériste de ce village aurait perdu, selon ses estimations, 200.000€.
Les Ultras de l’A64, le collectif de Jérôme Bayle, tirent la sonnette d’alarme et saisissent l’association nationale de lutte contre les fléaux atmosphériques. Dans les années 50, la Haute-Garonne était le premier département à mettre en place des canons à grêle, qui envoyaient un produit destiné à transformer les grêlons afin qu’ils soient plus mous et provoquent moins de dégâts sur les cultures.
Faute de moyens, l’association qui s’en occupait n’est plus présente en Haute-Garonne. Les Ultras de l’A64 vont demander son retour et des financements pour protéger les cultures et les habitations.
Dans le Tarn-et-Garonne, les cultures ont là aussi subi les intempéries. La préfecture a fait un point mentionnant un nombre considérable de routes coupées à la circulation. De nombreux champs sont inondés.
Les cultivateurs mais aussi les maraîchers et les pépiniéristes paient un lourd tribut aux intempéries. « Ça intervient au moment où les gens avaient mis en place les cultures de printemps, notamment des cultures qui sont des cultures de forte valeur ajoutée, comme le maïs-semence, explique le président de la chambre d’agriculture du Tarn-et-Garonne, Jean-Philippe Viguié. Donc, on a toute une zone de maïs-semence sur la commune de Bioule, où on va se rendre cet après-midi, Albias et tout le secteur environnant, qui sont vraiment très impactés ».
Il déplore que tant de travail et de frais d’implantation à l’hectare soient partis en fumée en une nuit. Le président de la chambre évoque l’entretien des cours d’eau et des chaussées. « On sait que pour des raisons un peu idéologiques, en fait, on nous dit qu’il ne faut pas toucher aux arbres, qu’il ne faut pas toucher à la végétation dans les cours d’eau, qu’il faut ralentir l’eau. Globalement, il faut qu’on laisse l’eau déborder dans nos champs, sur nos cultures, pour qu’après, elle n’inonde pas les villes. Mais au final, ce sont les agris qui sont sacrifiés ».
Des serres ont été abîmées par les vents violents et les plants, par endroits, baignent dans l’eau. Il est tombé jusqu’à 180 mm en quelques heures sur le Montalbanais, Albias ou encore Moissac.
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