Avec une équipe pourtant très remaniée, les Haut-Garonnais se sont imposés pour la sixième fois de la saison loin de leurs bases, ce dimanche 20 avril, l’emportant à Paris où ils n’avaient plus gagné depuis… six ans (27-21, 21e journée de Top 14) !
Matthis Lebel était titulaire le 9 mars 2019 lors du dernier succès toulousain à Jean-Bouin (9-28). Il l’était de nouveau ce dimanche 20 avril au soir pour refermer cette satanée parenthèse de disette dans la capitale.
Cette victoire ne coulait pas forcément de source puisque le Stade s’était présenté à Paris dans une configuration qui ressemblait au déplacement à l’UBB (32-24), avec seulement sept rescapés du voyage à Mayol de la semaine passée dont un seul dans le XV de départ (Mallia). Les protégés de Mola ont toujours eu le score mais leur maîtrise a parfois été fluctuante, en touche notamment.
Et alors ? Vu le contexte, il serait gonflé d’en demander beaucoup plus que ces quatre points synonymes de confort retrouvé sur Bordeaux et Toulon avant d’accueillir Castres. Soirée parfaite à condition que les nouvelles de Saito, touché à la cheville, ne soient pas alarmantes ces prochaines heures. Le Stade Français, lui, se prépare à un derby « à la muerte » au Racing, dimanche prochain, avant d’aller à Perpignan. Peur sur la ville.
L’option vitesse a été payante
Alors que le duel avait été décalé à 21h15 pour des raisons de diffusion du Grand Prix d’Arabie Saoudite, lequel s’est pourtant finalement achevé à 20h30, les Toulousains sont partis comme des bolides, l’option vitesse en troisième-ligne sur le synthétique posant de suite des soucis à Paris. Après une différence faite par Brennan, Banos alla d’ailleurs à dame sans que le Stade Français, très crispé, n’ait touché le ballon (3).
La commotion et la sortie ponctuelle de Peyresblanques, le jaune de Briatte pour plaquage haut sur Théo Ntamack (9), la pénalité ajoutée par Mallia, le vent de face et très vite la pluie n’aidèrent pas les locaux à se libérer. Barré n’échappa pas au stress ambiant et commit une grosse faute de main aussitôt exploitée par Costes pour réussir le break en coin. Possession à outrance, fluidité, respect de l’alternance, solidité en conquête, efficacité, un récital d’un XV rouge et noir plein d’envie et débordant de confiance (0-17).
Paris s’est remis à l’endroit en s’appuyant sur son socle, ses gros, ses ballons portés pendant que Toulouse lâchait cinq munitions en touche sur ses lancers jusqu’au repos. Les Soldats Roses furent aussi bien aidés par le jaune de Chocobares, pour contact à la tête sur Briatte (22). Carbonel en profita aussitôt (24), Briatte l’imita rapidement en puissance (33), l’ardoise fut quasiment effacée sur cette séquence en supériorité numérique (14-17). Un premier acte en deux temps très distincts avec défenses en souffrance.
La reprise fut hachée, avec beaucoup de déchet, y compris au pied des deux côtés. Plus propre dans l’alignement avec l’entrée de Cramont et surtout beaucoup plus discipliné, Toulouse fut patient et construit son succès, laissant Mallia picorer les débats de quelques fulgurances. Tenir le ballon était la clé. Celui récupéré par l’ouvreur argentin après un petit coup de pied de Saito permit aux hommes de Mola de reprendre leurs aises (14-27). L’essai tardif de Macalou a pimenté les dernières minutes. Mais Toulouse et son banc restèrent fort sur les appuis. Un succès mérité.