Il se dit rappeur subaquatique, chante, écrit, et mêle la mélancolie à l’humour… Hippocampe Fou sera au Rex de Toulouse vendredi 25 avril pour interpréter son dernier album, très personnel et – littéralement – familial.
Ce n’est jamais tâche aisée d’accoler une étiquette à un artiste. L’art, finalement, est un mélange d’inspiration et d’expérience. En labellisant la musique, on la prive d’une part de sa substance, d’un bout de ses références. Pourtant, cela vaut le coup de chercher à étiqueter Hippocampe Fou. « Je fais du rap aquatique », se plaît-il à raconter depuis des années. L’eau a cette propriété insondable de l’esprit humain. On ne voit que la surface. C’est pareil pour la création artistique. »
On peut alors chercher à quels artistes ce MC détonnant emprunte sa palette musicale. « Je fais le grand écart entre Busta Rhymes et Georges Brassens. » Le rappeur new-yorkais apporte l’énergie, le flow et l’aspect bête de scène du hip-hop. Le chanteur sétois amène l’humour, l’amour du bon mot et le côté intemporel de la chanson. C’est un bon résumé d’Hippocampe Fou : des textes ciselés et une folie très éclectique.
Album de famille et poissonnerie
Vendredi au Rex, Hippo défendra notamment « Présent », son dernier album. Un disque né d’expériences heureuses comme tragiques. Le quadragénaire l’a composé en mettant des mots sur les émotions de sa vie de père. Sa femme, sa fille et sa sœur chantent aussi dans cet album de famille. « C’est un témoignage d’humain à humain, simple et sincère », résume-t-il. Dans les oreilles, le projet oscille entre le dur, le joyeux et le drôle. Il louvoie de thèmes en thèmes et de registres en registres. « Tout est question de contrastes. »
Sur scène, l’énergie s’adaptera à celle de la foule. « J’ai envie de briser le quatrième mur après un spectacle théâtral. Le public participe et me porte. S’il est en forme, ce sera la boucherie… Enfin, la poissonnerie ! » Pour ça, il pourra compter sur le DJ qui l’accompagne et sur HYL, l’artiste toulousain entre rap funk et chanson française, en première partie. Les deux ont signé un feat, « Mauvais perdant », et partagent l’amour du mot juste. De quoi faire des vagues.