Auteur d’une prestation très solide dans le derby gagné face au Castres Olympique, ce samedi 26 avril à l’occasion de la 22e journée du Top 14 (52-6), le jeune demi de mêlée du Stade Toulousain est revenu avec fraîcheur sur le derby, lui qui disputait seulement son cinquième match en pros.
Comment ressortez-vous de ce match qui n’était pas un cadeau sur le papier ?
Pas un cadeau, franchement, je ne sais pas. Moi, dès qu’on me dit que je joue avec l’équipe professionnelle, je prends ça comme un cadeau. Personnellement, c’est toujours un honneur de porter ce maillot. Les mecs à côté ont tous fait en sorte que je sois dans les meilleures dispositions possibles.
Comment s’est passée votre semaine ?
Ugo nous a convoqués mardi avec Nathan Llaveria. En gros, il nous a dit qu’il voulait faire le choix de mettre Paul (Graou) au repos et que du coup, ça allait être nous deux sur le match. Que j’allais commencer et qu’il rentrerait en cours de partie. Il l’a annoncé dans la journée au groupe pour le premier gros entraînement et ensuite, tout le monde est venu nous féliciter. Ils ont tous été super cool. Ils ont dit : « Ne vous inquiétez pas, on va tout faire pour que ça se passe bien. » Les avants m’ont dit : « Ne t’inquiète pas, les rucks on va y aller, les ballons seront propres. » Je leur ai dit que c’était tout ce que je leur demandais et que pour le reste, j’essaierais de faire ce qu’il faut.
Comment vit-on, quand on est un demi de mêlée des Espoirs, le contexte autour de ce poste actuellement au club ?
Franchement, dès qu’on nous demande de monter avec les pros, on monte. C’est toujours un plaisir de s’entraîner avec eux. Et du coup, avec tout ce qui se passait, toutes ces blessures, etc., Ugo nous avait prévenus qu’il n’allait pas prendre de joker. On savait qu’on allait avoir peut-être une opportunité de jouer. Mais franchement, je ne m’attendais pas à être titulaire au Stadium pour le derby face à Castres.
Qu’est-ce que ça fait d’avoir Thomas Ramos en « entraîneur personnel » à côté de soi ?
J’aime bien jouer avec Thomas Ramos parce que je ne vois pas ce qui se passe derrière moi. J’essaie juste de gérer les avants et tout ce qui est les phases de ruck, etc. Et Thomas, il parle tellement qu’en fait, c’est comme si j’avais des yeux derrière la tête. Je sais ce qu’il se passe, ce qu’il y a et ce qu’il faut faire.
On a le sentiment que malgré votre jeune âge, rien ne vous inquiète…
Ce que je sais faire de mieux, c’est jouer au rugby. Donc franchement, si je commence à me prendre la tête avec tout ça, ça va être compliqué. Dès qu’on me dit de jouer, je fonce tête baissée et j’essaie de garder le sourire.
Comment avez-vous vécu votre essai ?
Comme je ne voyais pas ce qui arrivait sur les côtés, je savais qu’il y avait la couverture et j’ai eu peur qu’on me prenne en cisaille donc je me suis dit que j’allais plonger le plus tôt possible pour éviter de me faire attraper.
Physiquement et dans l’intensité, comment avez-vous vécu le match ?
En Espoirs, quand même, les gabarits, les mecs en face sont quand même assez solides. Comparé aux pros, c’est quand même assez différent. Du coup, à chaque impact, j’y mets tout ce que je peux parce que je sais que si j’y vais en demi-mesure, je risque de me faire mal. Mais parfois, je tombe sur des platanes (sourire). Ça endort un peu les épaules, mais après ça va mieux.
Avez-vous eu l’impression d’être visé sur le début de match par les Castrais qui essayaient de mettre beaucoup de pression autour des rucks sur vos sorties de balles ?
Oui. Après, on était au courant. Castres, ils sont connus pour tout leur jeu dans les zones de combat. Pareil, Thomas Ramos m’avait prévenu. Il m’a dit : « Sors-toi de la pression, si tu veux éjecter le ballon, n’hésite pas à faire un pas en arrière ». On s’y attendait. Et en Espoirs, Castres, c’est un peu pareil.
Aviez-vous des crampes au moment de sortir ?
Je commençais à cramper mais je courais comme je pouvais pour essayer de ne pas en avoir trop. À un moment, j’ai forcé, j’ai voulu tirer Arata et là, j’ai les deux mollets avec une boule. J’ai dit : « Là, ça va être compliqué ». Je n’ai pas pu rester plus (rires) !
Vous êtes de plus en plus exposé. Avez-vous une autre ambition pour cette fin de saison au vu du contexte ?
Forcément, quand on est dans ma situation, on essaye d’être à 100 % tout le temps pour jouer le plus de matchs possible. Après franchement, pour ce qui arrive la semaine prochaine, jouer une demi-finale de Champions Cup, c’est Ugo qui fera le choix. Franchement, s’il veut me prendre, je serai là, ce sera avec grand plaisir. Mais s’il me dit : « Tu es un peu jeune, on a besoin de plus d’expérience », je comprendrais, je ne lui en voudrais pas (rires).
Êtes-vous prêt à jouer à l’aile pour prendre une place sur le banc ?
Oui, franchement, je peux aller où il veut, même au talon. Bon en mêlée par contre, ce pourrait être compliqué et les touches aussi (rires) ! Tant que je suis sur le terrain, ça me va.