Pour effacer ses dettes de jeu, il transporte 13 kg de cannabis et termine son voyage en prison

Sur les routes de montagne, entre la Catalogne et Toulouse, sa voiture a été remarquée fin mars, de nuit. Une fois arrivé au péage de Muret, dans la nuit du mercredi 26 mars, les gendarmes ne l’ont pas laissé passer. Un contrôle classique, vite couronné de succès. « Les ballots de cannabis n’étaient même pas cachés », remarque, soucieux, Me Younes Derkaoui.

Sur la balance, presque 14 kg de cannabis. « Je devais les livrer à Toulouse. Je n’avais pas d’adresse. On devait m’appeler », explique, prudent, cet homme de nationalité albanaise. « J’ai perdu mal d’argent aux jeux. Presque 100 000 euros. C’était un moyen, pour moi, de commencer à rembourser. » Il n’en dira pas plus.

Et si c’était un leurre ?

Une voiture immatriculée au nom d’un tiers, un téléphone sans identité et un individu inconnu. « Il n’a jamais eu de soucis avec la justice. Ni en France, ni de l’autre côté des Pyrénées », insiste son défenseur quand la présidente s’interroge sur les fréquents allers-retours entre les deux pays ces derniers mois. « Je suis ouvrier agricole. Je cherche du travail », explique le mis en cause.

Le procureur s’étonne. « 13 kg, presque 14 de cannabis, ce n’est pas négligeable. Pas exceptionnel mais pas négligeable. Monsieur connaissait les risques. Il doit les assumer », commente le magistrat qui requiert 18 mois de détention, trois ans d’interdiction du territoire français et la confiscation des scellés.

Me Younes Derkaoui propose une autre vision du dossier. « On aurait voulu qu’il soit repéré, on ne s’y serait pas pris autrement. Peut-être un gyrophare ? Ou une pancarte : Ici cannabis ! Peut-être qu’il a été manipulé, qu’il a servi à faire passer une autre chose cargaison, plus importante ». L’avocat réclame une peine « raisonnable, à hauteur du dossier ».

Les juges condamnent le transporteur à 18 mois de détention et trois ans d’interdiction. Le cannabis, et la voiture sont confisqués.