Le syndicat Alliance Police Nationale en Haute-Garonne a réagi à la publication du rapport de la Cimade, sur la dégradation des conditions de vie en centre de rétention administrative.
Dans un communiqué incisif, le syndicat Alliance Police Nationale en Haute-Garonne s’insurge contre les déclarations récentes de la Cimade publiées dans La Dépêche du Midi. Son rapport sur la dégradation des conditions de vie en centre de rétention administrative n’est pas au goût du syndicat qui dénonce « une vision partiale, idéologique et complètement déconnectée du terrain. »
Des désaccords liés au traitement des retenus
L’association pointait des conditions de rétention prétendument « plus indignes que celles d’une prison » au CRA. Le syndicat souligne au contraire une évolution du profil des retenus, affirmant qu’il s’agit désormais majoritairement d’anciens détenus, souvent auteurs de délits graves. « Les policiers du CRA n’ont pas affaire à des victimes, mais à des individus dont la dangerosité impose des mesures strictes » explique Alliance. Sur les 1116 retenus à Cornebarrieu en 2024, 33 % étaient d’anciens détenus.
Selon la Cimade, la dégradation de la sécurité au CRA de Cornebarrieu est directement liée à la détérioration des conditions de vie des retenus, privés notamment de chauffage en hiver. Pour l’association, les retenus sont « considérés comme des criminels. » Pour Alliance, l’indignation de la Cimade envers les conditions de vie des retenus est « sélective » : « pourquoi ne pas proposer directement un séjour en Club Med aux étrangers en situation irrégulière ? » écrit l’organisation.
Le syndicat évoque également l’incendie survenu en 2024, à l’origine de la fermeture d’un secteur entier du CRA. « C’est un acte criminel. » Face à ce qu’il qualifie de « réalité de terrain », le syndicat exige deux mesures urgentes : le renfort immédiat de 40 agents pour atteindre un niveau de sécurité minimal, ainsi qu’une dotation accrue en armement intermédiaire afin de répondre à la violence rencontrée. « L’enfer au CRA, ce n’est pas pour les retenus mais bien pour nos collègues », conclut-il.