Lors du conseil syndical de Tisséo, ce mercredi 7 mai, plusieurs maires de l’agglomération toulousaine ont alerté sur la menace de fermeture de la ligne SNCF Toulouse-Auch, dès décembre 2026.
La ligne Toulouse-Auch est-elle en danger ? Lors du conseil syndical de Tisséo, ce mercredi 7 mai 2025, plusieurs élus ont tiré la sonnette d’alarme : à défaut de travaux d’entretien, cette liaison ferroviaire historique pourrait être suspendue dès décembre 2026.
Un axe régional en péril
SNCF Réseau, gestionnaire de l’infrastructure, indique que des investissements de 20 millions d’euros sont prévus sur la période 2020-2030 pour sécuriser cette ligne. Mais les travaux nécessaires pour 2025 ont été reportés, « en raison de contraintes de financement », précise l’entreprise.

Cette annonce passe mal auprès des élus, qui dénoncent une dégradation programmée du service public. Karine Traval-Michelet, maire de Colomiers, a interpellé le ministère des Transports via un courrier cosigné par plusieurs maires de l’ouest toulousain. « Il est inconcevable que la ligne soit interrompue alors qu’on investit dans la ligne C du métro pour justement connecter Colomiers. »
Une intermodalité remise en cause
« Je suis ahuri par cette décision. C’est une régression totale, alors même que l’enjeu de Colomiers est précisément l’intermodalité », a réagi Jean-Michel Lattes, président de Tisséo Collectivités. Même son de cloche pour Sacha Briand, vice-président de Toulouse Métropole : « Quand on voit les montants engagés pour Montréjeau-Luchon, pour une fréquentation bien moindre, on peut espérer que la Région et l’État sauront assumer. »

L’État pointé du doigt
Pour Karine Traval-Michelet, « l’État ne remplit plus son rôle. La Région assume seule en se substituant à lui. Il faut que chacun reprenne ses responsabilités. » Plusieurs élus ont regretté que l’information sur cette menace ait été transmise « de manière informelle » et sans concertation.
Christophe Lubac, maire de Ramonville, s’est interrogé : « Qui porte réellement la concertation sur ce dossier ? Est-ce l’État, la SNCF, la Région, ou devons-nous en prendre l’initiative localement ? »
« La lutte contre l’autosolisme est un objectif partagé, et cette ligne participe à sa réduction », a rappelé Philippe Guyot, maire de Plaisance-du-Touch. « Supprimer Toulouse-Auch, c’est renvoyer des centaines de personnes vers la voiture. C’est un non-sens. »
Un enjeu structurant pour l’ouest toulousain
La ligne Toulouse-Auch est utilisée par des milliers d’usagers quotidiens. Elle irrigue des zones en développement, avec des projets comme la gare de Colomiers dans le cadre de la future ligne C du métro. Sa suspension irait à rebours des politiques de transition écologique.
Les élus réclament d’urgence une clarification de la situation et une prise de position claire de la part de l’État. « On ne peut pas construire un réseau moderne en fermant les lignes existantes », conclut Karine Traval-Michelet.