L’entrée contemporaine du musée des Augustins divise les passants à Toulouse. Pour Pierre Esplugas-Labatut, l’élu en charge des musées, cette architecture incarne un pari sur l’avenir patrimonial et culturel de la ville.
L’entrée contemporaine du musée des Augustins fait débat à Toulouse, on ne compte plus les habitants et visiteurs qui s’arrêtent devant l’édifice pour se faire une opinion, il y a les pour et les contre… « L’idée était de marquer les esprits : c’est réussi », affirme Pierre Esplugas-Labatut, élu chargé de la culture à la mairie de Toulouse, en réponse aux réactions provoquées par le nouveau pavillon d’accueil du musée des Augustins.
Imaginée par le cabinet d’architecture portugais Aires Mateus, cette structure contemporaine habillée de pierres blanches de Dordogne remplace un ancien dispositif qualifié par l’élu « d’invisible, indigne, peu fonctionnel et totalement dépassé ». Avec sa façade claire, en contraste volontaire avec les briques roses historiques, la nouvelle entrée veut attirer les visiteurs et affirmer une ambition modernisatrice.
Un projet assumé malgré les critiques
Cette transformation, impulsée par la municipalité, suscite des réactions partagées chez les Toulousains. Certains dénoncent une rupture avec l’esthétique patrimoniale du site. Pierre Esplugas-Labatut invite cependant à la patience : « Je fais le pari que ce mur fera partie intégrante du paysage de la rue de Metz une fois les travaux terminés, et qu’il convaincra même les plus sceptiques. Il faut laisser le temps faire son œuvre », plaide-t-il, comparant la situation à celle de la Pyramide du Louvre, autrefois controversée.
« Ce type de projet innovant suscite toujours des oppositions. Si l’on s’arrêtait à chaque critique, on ne ferait plus rien », estime l’élu. Le projet de Aires Mateus a été retenu à l’issue de plusieurs réunions de concertation, en fonction de trois critères : l’originalité architecturale, la maîtrise des coûts, et le respect des délais.
Un chantier étendu, une stratégie plus large
Initialement lancé en 2018, le chantier des Augustins a connu plusieurs retards, dus notamment à des fouilles archéologiques et à des demandes de la préfecture, comme la restauration des colonnes du cloître. Sa livraison est désormais prévue pour la fin de l’année.
Selon Pierre Esplugas-Labatut, cette modernisation s’inscrit dans une stratégie plus globale de rénovation et d’extension des musées toulousains. Le musée Saint-Raymond, le musée Georges-Labit, les Abattoirs et la charpente des Jacobins sont également concernés par ce programme d’entretien du patrimoine.