Un studio d’un nouveau genre ouvre ses portes dans l’écoquartier de la Cartoucherie : After Now, conçu par trois amis passionnés de musiques house et électro. Il est inauguré en privé ce lundi et ce mardi avec le DJ berlinois Dilby.
« C’est un rêve de gosse qui se réalise », confie Gilles Moncaubeig, président du collectif, le regard perdu en écoutant les premières notes de « Us and Them » des Pink Floyd. La voix flottante de David Gilmour s’élève, la pièce s’emplit. Le son du grand studio est dense, net. Les murs absorbent, la moquette vibre. On comprend rapidement que tout ici est pensé pour ça : écouter et ressentir.
Aux côtés de Gilles, deux autres figures : Diego Quesada, vétéran des platines et directeur artistique d’After Now, et Jérôme Vergez, ingénieur du son. Depuis un an, ils façonnent ensemble un « royaume du son », comme le dit Gilles Moncaubeig, où cohabitent machines analogiques mythiques, systèmes Dolby Atmos, synthés modulaires et compresseurs de légende. Un lieu qui produit du son, certes, mais qui aussi, le sculpte.
Derrière les murs sobres du bâtiment se cache une infrastructure sophistiquée. Au total, quatre espaces interconnectés : un grand studio stéréo, une « live room » polyvalente, un studio Dolby Atmos et un auditorium transformable en salle de projection ou de conférence. « On voulait que tout puisse dialoguer. Faire un podcast ici, mixer là, le diffuser ailleurs. C’est un mini porte-avions, tout y est pensé pour être mobile », explique le président du collectif.
Matériel vintage et dernières nouveautés
Le projet After Now repose sur une vision singulière : « On veut offrir aux artistes l’accès à des instruments historiques qui ont fait naître les courants de la musique électronique, tout en les confrontant aux outils de création plus récents ». Dans le Grand Studio, une Moog IIIc de 1968 dialogue avec un contrôleur MIDI à potentiomètres motorisés sorti en 2024. « Travailler sur un vrai synthé, c’est toucher l’histoire. Et ce contact physique change la manière de composer ».
Le collectif défend une couleur musicale claire : « On peut tout faire ici : techno, ambient… Mais le label After Now Records, lui, se concentre sur la house au sens large : organic, afro, tech… », explique Gilles. La référence à l’histoire est constante : « la house naît à Chicago en 1983, grâce à une TR-808. Ce son c’est notre ADN ». Aujourd’hui, ils veulent transmettre cette esthétique à une nouvelle génération. L’objectif premier est de repérer, soutenir et faire émerger les talents locaux. S’il ne devait rester que trois mots pour décrire After Now : « Partage, collectif et transmission ».