Altercation dans le métro de Toulouse : le contrôleur qui s’était défendu a été mis à pied par Tisséo

À 59 ans, Thierry est un visage bien connu du réseau Tisséo. Ancien militaire, il avait intégré l’entreprise en 2005. En 2022, il avait déjà fait parler de lui après avoir neutralisé un homme armé d’un couteau, puis un autre d’une machette, pour protéger ses collègues. Ce mardi 13 mai 2025, il était pourtant convoqué en conseil de discipline.

Un rappel à la règle qui tourne mal

Le 24 mars, Thierry encadrait une opération de contrôle au métro Ramonville lorsqu’un agent signale un individu en train de vapoter sur le quai. Malgré un rappel à l’interdiction, l’homme continue ostensiblement.

Thierry décide d’intervenir, accompagné d’un collègue. Alors qu’il invite calmement l’usager à descendre de la rame pour un rappel à la règle, ce dernier le pousse violemment et remonte dans le métro. Thierry le suit instinctivement pour ne pas le perdre de vue.

Seul face à deux individus dans la rame, Thierry est insulté et menacé. L’un tente de le frapper. « J’ai réagi par réflexe, en lui portant un coup d’arrêt. Je l’ai immobilisé contre une porte, en craignant qu’il sorte une arme », explique-t-il.

À la station suivante, les agents de prévention prennent le relais et la police interpelle l’usager, déjà connu des services.

Une procédure disciplinaire mal vécue

Quelques jours plus tard, Thierry reçoit une convocation à un entretien préalable pouvant aller jusqu’au licenciement. La direction lui reproche d’être intervenu seul et d’avoir porté un coup à l’usager.

« Je ne comprends pas. J’ai voulu garantir la sécurité, j’ai réagi avec sang-froid. Trois jours plus tard, l’usager m’a présenté ses excuses », dit-il. Finalement, le conseil de discipline s’est conclu par une mise à pied, sans licenciement. « Toute procédure disciplinaire se termine par une sanction, même minime », confie une source interne.

La direction défend un recadrage

La direction de Tisséo et Thierry n’ont pas souhaité s’exprimer à l’issue de ce conseil de discipline. Thierry Wischnewski, directeur général de Tisséo Voyageurs, s’était voulu clair, il y a quelques jours dans « La Dépêche » : « Il n’a jamais été question de le licencier. Frapper un usager est inacceptable, mais notre intention est pédagogique. Le conseil de discipline est un cadre de dialogue, pas de stigmatisation »