La veuve enterrait son défunt mari. Toute la famille était dans la peine. Sans imaginer qu’on l’observait de près. Et qu’en leur absence, la maison désertée serait saccagée et cambriolée.
L’heure était au recueillement. À l’émotion. Aux derniers adieux. Cette femme domiciliée à Saint-Alban (Haute-Garonne), au nord de Toulouse, enterrait son mari ce mardi de février 2025. La famille faisait bloc autour d’elle. Chacun était à mille lieues d’imaginer qu’à cette journée de deuil s’ajouterait la marque de l’infamie.
Car pendant que les mines éplorées s’avançaient en cortège jusqu’au lieu d’inhumation, une ombre guettait. Après s’être assuré que tout le monde se trouvait bien au cimetière, un cambrioleur en a profité pour s’introduire dans la maison en forçant une baie vitrée à l’aide d’un tournevis.
Préjudice estimé : 10 000 euros
À son retour, la veuve n’avait sans doute plus de larmes pour pleurer le désastre : des pièces fouillées de fond en comble, du matériel multimédia, des vêtements, des bijoux disparus, notamment un médaillon appartenant à l’homme enterré le jour même. Pour un préjudice estimé à 10 000 euros. Des traces de pesée étaient constatées par les forces de l’ordre sur l’encadrement de la porte du garage et le battant d’une fenêtre. Détail insolite : le cambrioleur s’est servi de l’échelle de la piscine pour escalader la clôture lors de sa fuite.
Un mois plus tard, deux autres cambriolages et une tentative étaient commis au Vernet dont l’un au préjudice d’une entreprise de reconditionnement d’Iphone. Les voleurs ciblaient des smartphones derniers cris. Au total, 168 appareils et deux tablettes Pour un préjudice de 80 000 euros. Où est passée cette marchandise ? A-t-il revendu ces téléphones à des particuliers ou à un receleur plus organisé ? Mystère pour le moment.
Pedigree délinquant long comme le bras
Pour ces vols en réunion, grâce à plusieurs témoins qui avaient repéré une voiture suspecte sur les lieux, l’enquête a permis d’appréhender deux hommes de 36 et 39 ans, au pedigree délinquant long comme le bras. Ils ont été déférés jeudi 15 mai, en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Toulouse. Tous deux, défendus par Mes Alexandre Parra-Bruguière et Sarah Nabet-Claverie, nient les faits.
Soupçonné du vol pendant l’enterrement, l’aîné des prévenus a obtenu un délai pour préparer sa défense. Me Sarah Nabet-Claverie, a ensuite fait vibrer la corde sensible pour lui obtenir un placement sous contrôle judiciaire. « Le renvoyer en prison jusqu’au procès, c’est le priver de la naissance de son fils. Peut-on priver un homme de cet événement-là pour des faits qu’il nie et pour lesquels il est présumé innocent ? ». En revanche, son complice est maintenu en détention provisoire jusqu’au procès, renvoyé fin juillet.