Le maire de Toulouse et président de Toulouse Métropole Jean-Luc Moudenc a fait le bilan des investissements de la ville sur ses deux mandats, mardi 20 mai, à dix mois des municipales de 2026. Soit près de 600 millions d’euros et la création de 38 écoles.
En campagne électorale pour les municipales de 2026, le maire sortant et président de Toulouse Métropole Jean-Luc Moudenc, candidat à un 3e mandat, ne ménage en rien les grandes missions dévolues aux communes. À savoir les écoles et les équipements. M. Moudenc a organisé un point presse, hier, dans une salle de repos de l’école maternelle Bénézet (Croix-de-Pierre), dont le chantier de réhabilitation prendra fin avant la rentrée des classes 2025.
La réhabilitation du groupe scolaire Bénézet
L’occasion pour le maire et son adjointe chargée de l’éducation Marion Lalane de Laubadère d’évoquer le budget important que la ville consacre à ses 211 écoles (216 en 2027 ?), en création et surtout en rénovation et réhabilitation. Une fois livrée en juillet prochain, l’école élémentaire Bénézet, actuellement en travaux, aura coûté 9,3 millions d’euros à la commune. Elle gagne trois classes supplémentaires, malgré la baisse démographique annoncée par le ministère de l’Education nationale dans le 1er degré.
L’établissement est surtout présenté, en réponse au dérèglement climatique, comme une « école à haute performance énergétique, chauffée et rafraîchie par énergies renouvelables (géothermie), avec des panneaux photovoltaïques, des cours préservées, végétalisées ». Le bilan de la municipalité ?
Près de 600 millions d’euros en deux mandatures
« Sur deux mandatures, nous avons dépensé un demi-milliard d’euros. Près de 225 millions d’euros entre 2014 et 2020, un peu moins entre 2008 et 2014 avec 125 millions d’euros. D’ici la fin de la mandature, nous serons à 339 millions d’euros. Soit l’équivalent de 38 écoles construites sur deux mandats. C’était 13 sous le mandat de Pierre Cohen et 3 sous Etienne Billières », a rappelé le maire, concédant que la démographie n’était pas la même qu’aujourd’hui. La ville de Toulouse, dont la démographie scolaire est à la limite des seuils d’élèves par classe fixée par l’éducation nationale, est désormais contrainte de construire de nouvelles écoles en tenant compte des déplacements de populations.
L’urbanisation se déplace et les écoles aussi
C’est notamment flagrant au sud-est et au sud-ouest de la ville où l’urbanisation se développe donnant des perspectives pour les écoles. La faute aux services de l’éducation nationale qui n’affectent pas assez de moyens humains, critiquent les élus. « Cette année, a redit Marion Lalale de Laubadère, le problème du non-remplacement des enseignants absents n’avait jamais atteint un tel niveau à Toulouse ». Elle assure qu’elle bataillera pour certaines classes, lors du dernier conseil départemental de l’éducation nationale (CDEN), le 12 juin, qui a déjà prévu de fermer plus de 147 classes en Haute-Garonne dont 66 à Toulouse.
Pour Jean-Luc Moudenc, l’État est pris en défaut sur la non-prise en charge des accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH), « la loi n’est tout simplement pas appliquée ». La loi Vial, promulguée en mai 2024, impose à l’État de prendre en charge le financement des AESH pendant la pause méridienne à compter de la rentrée 2024, alors que jusque-là il revenait aux communes de le faire.
Un « nouveau visage » pour les écoles toulousaines ?
Depuis 2014, assure la municipalité de Toulouse, « la mairie a travaillé un modèle d’école plus adapté aux nouveaux besoins scolaires et périscolaires, en prenant en compte le bien-être de tous et les questions environnementales et ce, dès la conception ». Et de donner des exemples pour la réfection des cours : la ville prévoit l’intégration de revêtement poreux et de couleur claire, davantage de végétalisations des cours, mais aussi la création de vergers, de potagers et autre fontaine d’eau. En clair, pour créer des îlots de fraîcheur, moins de bitume dans les cours de récréation semble être la solution qui prévaudra à la construction des futurs groupes scolaires à Toulouse. Une façon également de faire des économies d’énergie, qui commence par les sources de lumière dans les écoles : généralisation des leds, 1 500 classes équipées de brasseurs d’air. La ville souhaite réduire son budget énergie de 40 % d’ici 2030.