Les associations qui luttent contre les nuisances aériennes de l’aéroport Toulouse-Blagnac, se préoccupent aussi des rotations des hélicoptères du Samu sur l’héliport du CHU Purpan. Ils dénoncent des seuils de bruit dépassant les normes légales et demandent aux pouvoirs publics d’agir.
Dans la famille des engins volants un peu trop bruyants survolant de près notre agglomération, il y a les avions de ligne qui décollent et atterrissent de l’aéroport Toulouse-Blagnac, mais aussi les hélicoptères du Samu qui assurent leurs rotations d’urgences à partir de l’hélistation du CHU Purpan. Une noria intense et quotidienne surveillée de près par les capteurs de Bruitparif et par les associations mobilisées dans le combat contre les nuisances aériennes. Avec un constat implacable : les mesures sonores mettent en évidence depuis 2021 des seuils de bruit dépassant largement les normes de l’organisation mondiale de la santé (OMS). Sans parler des odeurs de kérosène.

Et dans le quartier d’Ancely, les riverains commencent à perdre patience. Ils sont aux premières loges depuis que l’héliport qui était installé au bord de l’avenue de Grande-Bretagne a été déménagé, en 2010, au nord de l’hôpital Purpan, près des Arènes romaines.
Un dialogue de sourds
» Le problème, c’est que cet équipement n’est pas répertorié dans le plan de prévention du bruit dans l’environnement (PPBE), ni dans le plan local d’urbanisme, relève François Bacabe, qui représente une assemblée de copropriétaire. Malgré nos alertes appuyées par le collectif contre les nuisances aériennes (CCNAAT) et de multiples échanges avec la direction du CHU et la mairie de quartier, rien ne bouge. L’élue à la santé est aux abonnés absents et nous n’arrivons pas à avoir un vrai interlocuteur ».
Les riverains regrettent notamment de ne pas connaître le nombre de rotations d’hélicoptères, ni la nature de leurs missions, avec un certain nombre de vols, atterrissages et décollages, qui ne sont pas du service opérationnel, mais qui sont nécessaires à la formation continue des pilotes.
» La Ville persiste à ignorer les mesures Bruitparif financées par le conseil départemental et la région, et un dialogue de sourds s’est installé, s’agace François Bacabe. En pointant les contradictions environnementales d’un hôpital, « qui vend depuis 10 ans des terrains à proximité de l’hélistation, avec la bénédiction de la mairie qui accorde les permis de construire ».
De nouveaux hélicoptères
Et s’il y a le bruit, il y a aussi l’odeur. » Pour la qualité de l’air, aucune mesure n’est à ce jour réalisée, s’inquiète le militant associatif, pourtant aux décollages et atterrissages, de très fortes odeurs de kérosène se dégagent et des dépôts noirâtres se collent sur nos fenêtres ». Une situation que Jean-Jacques Bolzan, le maire de quartier assure pourtant prendre très au sérieux. «
Nous sommes très attentifs sur le sujet, même s’il n’est pas de la compétence de la mairie, et j’ai fait en sorte de mettre autour de la table tous les interlocuteurs, le Samu, l’aviation civile et l’hôpital. Une réunion avec les associations va d’ailleurs être organisée dans la seconde quinzaine du mois de juin ». À entendre l’élu, il y a des solutions à mettre en œuvre pour travailler sur les nuisances, même s’il n’est pas possible de supprimer les rotations de ces hélicoptères. »
Le Samu a obtenu de l’Agence régionale de santé (ARS) le renouvellement de ses deux hélicoptères et pourrait privilégier le décollage vertical moins pénalisant pour les habitations alentour, souligne Jean-Jacques Bolzan. On peut aussi revoir les zones de survols ». Quant aux permis de construire, qui seraient généreusement accordés, l’élu s’inscrit en faux. « Nous avons même refusé un projet immobilier à un promoteur à côté de Purpan », se défend-il. Reste à engager le dialogue.
Une réunion de concertation en juin
Jean-Jacques Bolzan, le maire du quartier Purpan-Arène Romaines-Ancely- Saint Martin-du-Touch, va réunir tous les acteurs concernés dans la deuxième quinzaine du mois de juin. Autour de la table, des représentants de la mairie, du Samu, du CHU Purpan, de la direction de l’aviation civile (DGAC) et de la préfecture. « Des propositions concrètes sont attendues », explique l’élu, sachant qu’il faut faire, quoi qu’il en soit, avec les hélicoptères qui assurent les urgences. Il est envisagé notamment de revoir les plans de vol et un décollage vertical des appareils qui vont être renouvelés. Mais déjà des adaptations ont été faites. Les pompes à essence ont été réparées sur le site de l’hôpital et évitent ainsi les vols de ravitaillement vers l’aéroport Toulouse-Blagnac. Les cycles de formation des pilotes ne pourront plus se faire pendant le week-end. De quoi alléger le trafic qui reste très variable selon les jours.