Arrêté proche de la frontière espagnole, le trio transportait du cannabis et de la cocaïne, pour une valeur marchande de 54 000 euros. Le groupe était jugé ensemble en comparution immédiate au tribunal de Saint-Gaudens ce mardi 20 mai.
« J’étais là car il m’a dit que son frère était tombé en panne », « je lui ai dit de venir car j’étais recherché par la police », « je l’ai menacé pour qu’il vienne me chercher »… Difficile pour le tribunal de Saint-Gaudens d’y voir clair dans l’histoire qui implique les trois prévenus jugés ce mardi 20 mai. Les versions du trio, originaire de Toulouse, accusés de transport et de détention de stupéfiants, ne concordent pas. Le groupe a été arrêté dans la nuit du 27 mars dernier sur la RN 125 à Saint-Béat, proche de la frontière espagnole. Il est composé de deux frères, A. 36 ans et Y. 22 ans. Le dernier membre est un ami d’enfance de Y. âgé de 18 ans.
Ils s’étaient divisés ce soir-là en deux voitures. « C’est un dispositif classique d’un véhicule ouvreur et d’un véhicule porteur. Le premier est chargé de signaler à l’autre la présence éventuelle de forces de l’ordre » explique la représentante des douanes lors du procès. Le trentenaire était au volant de la deuxième voiture. Lorsqu’il apprend la présence des douanes, il décide de faire demi-tour, accélère à toute vitesse pour semer les agents et jette une poche en plastique par la fenêtre. Une tentative infructueuse car la marchandise est retrouvée. Il transportait un kilo de résine de cannabis, des pochons d’herbe et de cocaïne. Le tout est estimé à une valeur marchande de près de 54 000 euros.
Deux frères multirécidivistes
Lors du procès, l’aîné de la bande, reconnaît les faits et même d’être l’instigateur de ce trafic. « C’est moi qui ai appelé mon frère pour qu’il vienne me chercher en Espagne. » A 36 ans, il compte dix-sept mentions dans son casier judiciaire dont sept pour trafic de stupéfiants. Son frère de 22 ans a également déjà de l’expérience dans le domaine et a été condamné deux fois pour les mêmes faits. Mais cette fois, il assure qu’il ne savait rien. « Pourtant dans votre téléphone on a retrouvé des échanges avec votre frère, trois jours avant les faits, où vous parlez de transporter un kilo d’une marchandise » interroge la juge. « Ce n’est pas moi qui ai écrit ces messages » répond le prévenu.
Quant au plus jeune du trio, âgé de 18 ans, il aurait été embarqué à son insu dans cette histoire. « Y. m’a appelé car il n’a pas le permis. Il m’a dit que son frère était tombé en panne. Je ne savais même pas qu’on allait en Espagne » déclare-t-il. Le duo est parti de Toulouse, à minuit. « Vous faites plus de 200 km au milieu de la nuit simplement par gentillesse ? » rétorque la juge. Le jeune homme assure avoir simplement voulu rendre service. Il sera finalement relaxé au bénéfice du doute. En revanche les deux frères sont reconnus coupable. L’aîné écope de six ans d’emprisonnement et le cadet de trois. Ils doivent également payer une amende solidaire de 54 000 euros.