Dans son studio de la rue Lascrosses, à Toulouse, Habiba vit un calvaire depuis presque un an. Une fuite d’eau dans le mur a transformé son logement en piscine. Insalubre et dangereux. Le bailleur social assure que les travaux vont (enfin) commencer…
» Je veux bien qu’on s’habitue à vivre dans l’insalubrité, mais maintenant c’est devenu indécent. La situation est catastrophique et mes nombreuses alertes auprès du bailleur social restent lettre morte depuis presque un an »… Quand on pénètre dans le studio en rez-de-chaussée de Habiba, au cœur de la résidence Embarthe, dans le quartier toulousain d’Arnaud-Bernard, un seul coup d’œil suffit à apprécier la galère quotidienne que vit cette locataire.

Seaux et serpillières en mains, elle est obligée d’éponger tous les jours l’eau qui ruisselle de son mur et qui inonde son parquet. » C’est invivable, confie-t-elle. Il y a des moisissures partout, je suis obligé de garder le radiateur allumé en permanence et j’ai même contracté des infections aux visages. J’ai cru à de l’urticaire, mais ce sont des champignons liés aux moisissures ». Habiba est d’autant plus désemparée qu’elle tient le bailleur au courant depuis le début de ses problèmes sans que ceux-ci soient résolus.
Une baignoire et des serpillières…
Ce syndic, CDC Habitat Toulouse, une antenne de la Caisse des Dépôts et Consignations, pourtant un organisme public, a bien dépêché sur les lieux à plusieurs reprises un gérant qui s’occupe de la résidence et qui a pu constater les dégâts, mais sans faire avancer les choses.
» C’est une fuite dans une conduite d’eau encastrée dans le mur. Ils me disent toujours d’attendre, soupire Habiba. Mais aujourd’hui, je n’en peux plus ». Une urgence qui semble enfin prise en compte par CDC habitat que nous avons interpellé sur le sujet. « Le caractère intermittent et aléatoire de la fuite a rendu les investigations particulièrement délicates, nous explique-t-on. Après plusieurs vérifications techniques, il a été établi que la fuite provenait du logement situé directement au-dessus de cette locataire. Deux causes ont été identifiées : une perforation légère de la baignoire et un défaut de raccordement au niveau de l’alimentation en eau froide du lavabo ».
Il n’est jamais trop tard…
Neuf mois pour faire un diagnostic, ça fait un peu long aux yeux de Habiba qui considère vivre dangereusement avec une installation électrique menacée… Mais le bailleur affirme qu’aucune alerte préalable n’avait été remontée par le locataire du logement du dessus et a décidé d’accélérer les procédures. Le remplacement complet de la baignoire récalcitrante a été effectué ce vendredi. « En complément et par mesure de précaution, nous effectuons également un contrôle dans un autre logement situé deux étages plus haut, afin d’écarter tout autre point d’infiltration potentiel « , précise le bailleur social, qui semble enfin avoir pris la mesure de la détresse de sa locataire. D’autant que d’autres appartements de la résidence ont semble-t-il étaient affectés par la fuite. Il était temps d’agir. En croisant les doigts pour que la réparation soit la bonne…