Alors que les agriculteurs tentent de sauver ce qui n’avait pas été détruit par la grêle, de nouvelles intempéries sont annoncées ce dimanche. L’orage de trop ?
Le lundi 19 mai, à 14 h 25 précisément, le champ de blé d’Eric Dunnat est recouvert de quinze centimètres de grêle en vingt minutes. « C’est la première fois que je vois une averse aussi intense ! » , déclare ce céréalier éleveur de Bachas, au sud de la Haute-Garonne. Vingt hectares de récolte ont été rayés en quelques minutes.
Selon la préfecture de la Haute-Garonne ce sont environ 50 000 hectares de cultures qui ont été partiellement ou totalement détruite lors de cet épisode de grêle. La violence de ces intempéries a été reconnue par l’Etat ce jeudi 29 mai. Bachas fait ainsi partie des seize communes de la Haute-Garonne concernées par l’état de catastrophe naturelle pour inondations et coulées de boue. En effet après la grêle, c’est la pluie qui est tombée en abondance.
Une reconnaissance pour tous les agriculteurs ?

À quelques kilomètres de là, Laurent Fradet, maraîcher à Boussan, ne pourra pas compter sur la reconnaissance de catastrophe naturelle. Sa commune ne figure pas dans la liste, pourtant la grêle est bien tombée sur son exploitation. « J’ai perdu toutes mes fèves et les pois que j’étais sur le point de récolter », constate-t-il. Selon une première estimation de la chambre d’agriculture de la Haute-Garonne, 200 communes ont été violemment touchées par la grêle le 19 mai. « Le plus dur c’est de réaliser tout le travail qu’on a fait pour rien. Ce sont des heures qu’on ne pourra jamais rattraper », confie Laurent Fradet.
L’imprévisibilité de la météo fait partie de la vie des agriculteurs, mais certains estiment que la violence des intempéries aurait pu être diminuée grâce à des canons anti-grêle. « J’ai des voisins agriculteurs qui en ont un. C’est vrai qu’ils aimeraient bien qu’on les utilise à nouveau, mais je ne suis pas certains qu’on puisse vraiment faire quelque chose contre la grêle. », avance le maraîcher. Ce dernier, espère plutôt qu’une reconnaissance calamités agricoles sera ouverte, car elle permet de rendre compte des dommages sur le long terme.

La crainte de nouveaux orages
D’autant que des nouvelles intempéries sont annoncées ce dimanche. Le risque : d’importantes précipitations et des sols inondés. Un terrain propice au développement de maladie et de champignons. « Mes blettes, betteraves et échalotes ont déjà été bien cabossées par les grêlons. S’il pleut à nouveau comme la dernière fois, ça va finir de les tuer. », estime le maraîcher. Même crainte pour le céréalier et éleveur de Bachas, Eric Dunnat. « Les prairies où mes vaches vont brouter ont été un peu épargnées par la grêle. Mais si elles sont inondées, là je vais me retrouver à court de solution pour nourrir mes bêtes ! » Le mois de juin ne sera pas de tout repos : entre orage et forte chaleurs, les agriculteurs vont devoir une nouvelle fois faire preuve d’adaptabilité.
Des dispositifs d’aides déjà débloqués
Entre les intempéries du 3, 4 et 19 mai, près de 50 000 hectares de cultures ont été partiellement ou totalement détruites. Face à ce constat, les services de l’Etat ont ainsi déclenché l’indemnité de solidarité nationale. Ce dispositif sert à soutenir les agriculteurs s qui ont subi de lourdes pertes sur leur culture qui ne sont pas assurés. Le calcul des pertes est réalisé de façon individualisée et sur la base de pièces justificatives. Le dispositif des calamités agricoles est déjà ouvert pour les pertes de fonds (comme le fourrage déjà récolté et enrubanné). La préfecture de la Haute-Garonne rappelle également qu’il est encore possible de modifier sa déclaration à la PAC. En effet, l’état des parcelles n’est peut-être pas le même pour certains suite aux intempéries. Il est recommandé de les signaler avant le 15 juillet pour recevoir les aide la PAC au plus tôt.