Arrivé en 2018 à Toulouse, Alban Placines (32 ans) disputait ce dimanche face à Lyon son 122e et dernier match à Ernest-Wallon sous les couleurs du Stade Toulousain. Il s’est confié, avec émotion, après la rencontre.
Racontez-nous votre émotion…
Je suis encore un peu dedans… Franchement, c’est un moment incroyable que j’ai pu vivre de jouer ce dernier match à Ernest-Wallon. J’avais beaucoup de mes amis, de ma famille… C’est un moment qui était hyper important pour moi. En plus, il y a eu la manière contre le LOU (victoire 43-3, NDLR), donc c’est cool. Une grosse émotion et une belle page ici et dans ce stade qui se ferme, mais avec uniquement des souvenirs incroyables.
Avez-vous profité différemment de votre semaine ?
Plutôt dans les préparatifs, parce qu’il y avait pas mal de tickets à acheter et tout ça (rire). Mais sinon, non. Dans la prépa de l’entraînement, j’ai essayé de rester quand même bien focus. Je pense qu’il faut qu’on remette certaines choses en avant et surtout du plaisir collectif, donc la semaine elle était axée là-dessus et quand j’ai pu le transmettre, j’ai essayé de le faire au maximum. Et puis on commence à dire un peu des paroles de mecs qui vont partir, mais on leur dit à tous qu’il faut profiter, que ce sont des moments incroyables et qu’au final la carrière passe quand même hyper vite. Il faut profiter de tous les instants et même quand on est jeune et qu’on pense qu’on a des années et des années encore à passer, il faut profiter de chaque instant.
Vous vous êtes vu marquer aujourd’hui ?
Oui, je me suis vu (rire). J’ai un peu piqué de la tête, j’ai fait un petit plongeon (rire). Il y avait un petit lancement qu’on a loupé juste avant et j’aurais pu peut-être avoir l’occasion. Bon, ce n’est pas grave. Franchement, ce n’était pas du tout l’objectif non plus de se dire « il faut à tout prix marquer ». Ça n’a jamais été ma grande spécialité de marquer… L’idée, c’était surtout de reprendre du plaisir sur le terrain. Moi, ce que j’aime, c’est jouer avec les copains et c’est ce qui a été fait donc je ne pouvais pas rêver mieux comme dernier match à Ernest.
Vous avez eu le droit à un changement séparé du reste des entrants, et donc à une ovation. Vous en avez profité ?
Oui. En plus, c’était cool parce que tous les mecs sur le terrain sont venus… Après, on essaie de ne pas non plus trop profiter parce qu’il y a quand même un match à jouer. Il ne fallait pas non plus se faire envahir par l’émotion. En tout cas, c’était un super moment. Même à la fin du match, c’était hyper cool de vivre ça.
Il y a beaucoup de souvenirs qui vous reviennent en tête ?
Oui, beaucoup de souvenirs. En plus, on s’entraîne aussi beaucoup dessus… Je ne sais pas trop pourquoi j’ai cette image de la première victoire en Coupe d’Europe contre le Leinster en 18-19 où on marque cet essai à la fin et on gagne ce match (28-27 score final, NDLR). Tous les matchs un peu durs qui ont été difficiles, que ce soit en Coupe d’Europe ou en Top 14, et puis surtout la ferveur aussi du public qui est toujours là et qui nous accompagne. Je crois que, mise à part pendant la période du Covid, le stade a toujours été plein. Aussi, c’était touchant la sortie du bus, là où il y a beaucoup de monde qui nous encourage. C’est quelque chose d’incroyable et des choses qui resteront gravées à vie.
Que s’est-il passé dans votre tête quand vous avez vu sur l’écran tous vos beaux moments défiler ?
Ça va vite. En 2-3 minutes, il y a un joli condensé. 7 ans, ça passe vite. C’est long quand on est dedans, quand on travaille, quand on fait les choses et qu’on essaye de les faire bien. Mais dès qu’on lève la tête en fait on se rend compte que ça passe hyper vite. C’est ce que j’essayais de dire un peu à tout le monde : ces choses, elles passent assez vite et il faut profiter vraiment à fond des instants présents.