Le 23 juin 1875, Toulouse était dévastée par une crue historique. 150 ans plus tard, la menace d’inondation demeure, accentuée par le changement climatique et l’urbanisation.
Il y a bientôt 150 ans, le 23 juin 1875, Toulouse subissait l’une des crues les plus dévastatrices de son histoire, causée par des pluies intenses et prolongées ainsi que par la fonte rapide des neiges pyrénéennes. Le quartier de Saint-Cyprien fut particulièrement touché. Au total, la crue fit plus de 200 victimes et détruisit des centaines d’habitations. Le niveau de l’eau atteignit 8,32 mètres au Pont-Neuf, un record jamais égalé depuis.

Aujourd’hui, malgré les infrastructures comme les digues renforcées, le reboisement des berges et les bassins d’expansion, Toulouse reste exposée au risque d’inondation.
Lors de l’organisation d’un exercice d’évacuation effectué le 5 avril dernier, Nathalie Libourel, chef du service des risques majeurs à la mairie de Toulouse, rappelait que la Garonne pouvait monter extrêmement vite, jusqu’à 50 cm par heure, contrairement à Paris où la Seine monte de 40 cm en 12 heures.
Le changement climatique et l’urbanisation croissante, en augmentant les épisodes de pluies intenses et en imperméabilisant les sols, accentuent cette menace.
Des dégâts estimés à 1,5 milliard d’euros
Selon la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) de Toulouse, une inondation majeure à l’échelle de l’agglomération pourrait engendrer des dommages estimés à 1,5 milliard d’euros, dont 60 % concerneraient les entreprises. À Toulouse, certains secteurs sont particulièrement concernés : l’île du Ramier, le chemin des Étroits à Pech David, l’Oncopole, Casselardit et la partie nord de la ville (Ginestous, Sesquières).
Pour faire face à ce risque, plusieurs dispositifs ont été mis en place.
Depuis 2018, Toulouse Métropole, en collaboration avec le Muretain Agglo, le SICOVAL et la Communauté de Communes du Grand Ouest Toulousain, a lancé une démarche PAPI (Programme d’Actions de Prévention des Inondations) pour renforcer la résilience du territoire.
S’inscrire aux alertes
« Ce programme couvre actuellement 97 communes et s’étendra à 130. Il finance des actions et études pour les collectivités, entreprises et particuliers. Une phase de consultation vient de s’achever fin mai. L’approbation est prévue d’ici la fin de l’année », résume Jonnhy Dunal, en charge de la prévention des risques majeurs, qui recommande aux Toulousains de s’inscrire aux alertes risques majeurs. Ce service gratuit permet d’informer et de conseiller les habitants en cas d’événement comme une crue majeure.
« Chaque citoyen est invité à s’abonner à Vigicrues qui permet de recevoir des avertissements et alertes en cas de crue. C’est un abonnement gratuit », souligne aussi la préfecture.
Un Plan de Prévention des Risques d’Inondation (PPRI) réglemente par ailleurs l’urbanisation dans les zones à risque, notamment le long de la Garonne, du Touch, de l’Hers-Mort et de l’Ariège, avec des restrictions importantes dans les quartiers exposés.
La prévention passe aussi par l’information et la sensibilisation des citoyens. Des consultations publiques sont régulièrement organisées pour recueillir les avis et propositions des habitants sur les actions à mener.