Qu’en est-il de l’expérimentation de la pause numérique, menée à petite échelle en Haute-Garonne cette année, avec seulement deux collèges ? Plutôt une réussite dans son ensemble, mais certains élèves finissent par avouer ne pas toujours suivre à la lettre l’interdiction du téléphone portable au collège qui doit être généralisée à la rentrée 2025.
Près de 50 000 élèves en France ont expérimenté la « pause numérique », l’interdiction du téléphone portable « pour améliorer le climat scolaire et les apprentissages », indique le ministère de l’Éducation nationale qui a lancé cette expérimentation auprès de 199 collèges volontaires, dont deux dans le département, pour une mise en place au cours de l’année scolaire 2024-2025. « Je souhaite que la pause numérique soit généralisée à la rentrée prochaine », a annoncé, le 9 avril, sur les ondes de Sud Radio la ministre de l’Éducation nationale Elisabeth Borne. L’interdiction du téléphone portable devrait donc être effective à la rentrée de septembre pour les collégiens, de la sixième à la troisième et dans les écoles dans une moindre mesure.
Seulement deux collèges en Haute-Garonne
En Haute-Garonne, seulement deux collèges ont testé la pause numérique : le collège Paléficat à Toulouse et le collège de Castelnau d’Estrétefonds. Interrogés, en septembre dernier, les parents d’élèves du tout nouveau collège Paléficat, ouvert en septembre 2024, oscillaient entre perplexité face à l’expérimentation et adhésion au principe. Au-delà d’éviter que les collégiens se connectent entre les cours sur leurs réseaux sociaux préférés – TikTok, Snapchat, Instagram, Facebook…-, la mesure suit plus largement les préconisations de la commission « écrans » voulue par Emmanuel Macron.
« L’amélioration du climat scolaire… »
Le ministère de l’Éducation nationale vise deux objectifs : « l’amélioration du climat scolaire, auquel l’usage des téléphones portables peut nuire en rendant possible le développement de violences (harcèlement en ligne, diffusion d’images violentes) ; et l’amélioration des résultats des élèves, l’utilisation du téléphone ayant un effet déterminant sur la capacité de concentration en classe et l’acquisition des connaissances ». Les écrans et le numérique occupent désormais une place incontournable au sein de notre société. Dans ce document intitulé « À la recherche du temps perdu« , rendu fin avril 2024 au président de la République, une commission de dix experts s’inquiète « des conséquences de la surexposition aux écrans en termes de santé et de développement pour les enfants ».
« 10 écrans en moyenne par foyer »
Les experts sont formels : « les enfants, à l’image de leurs parents, sont très largement exposés (avec 10 écrans en moyenne par foyer) et de plus en plus jeunes. Un consensus scientifique net se dégage sur les conséquences néfastes de l’utilisation des écrans, qui contribue en particulier, directement ou indirectement, selon une relation dose-effet, aux déficits de sommeil, à la sédentarité et au manque d’activité physique, à l’obésité et à l’ensemble des pathologies chroniques qui en découlent, ainsi qu’à des problèmes de vue… »