Un homme de 36 ans est mort, ce jeudi 5 juin 2025, à Villeneuve-Tolosane (Haute-Garonne), alors que les gendarmes le ramenaient dans leurs locaux pour une mesure de garde à vue après une altercation dans une station-service. Ce que l’on sait.
Chloé avait « pris des cachets pour dormir ». Cette jeune femme de 29 ans découvre, effarée, l’imposant dispositif des forces de l’ordre déployé devant son immeuble de deux étages, à Villeneuve-Tolosane (Haute-Garonne), après la mort d’un homme de 36 ans suite à une altercation dans une station-service. « Je n’ai rien entendu », soupire cette riveraine. Voici ce que l’on sait des investigations.
Altercation à la station-service ?
Peu avant 5 heures du matin, dans la nuit de mercredi 4 à jeudi 5 juin 2025, un poseur d’affiches publicitaires d’une société privée aurait été pris à partie par un automobiliste à hauteur de la station-service de l’avenue de Francazal, à deux pas du centre-ville. « À cette heure-ci, elle est fermée. Les gens se ravitaillent avec la carte bleue », constate un riverain.
« J’ai entendu un grand boum », frissonne Emma, 30 ans. Mais « aucun éclat de voix ».
Propos incohérents
« Dans un état second », d’après des témoins, le conducteur tient des « propos incohérents », et, comme le révèle le parquet de Toulouse, « Il a poursuivi et percuté à deux reprises la voiture du poseur d’affiches ». Légèrement blessé, ce dernier a été auditionné ce matin.
Alertées, les forces de l’ordre arrivent rapidement sur les lieux. Elles interpellent le chauffard présumé et lui notifient un placement en garde à vue. Pour « violences avec arme par destination » (la voiture).
Malaise dans le fourgon
La situation dégénère sur le plan médical alors que le mis en cause a pris place dans le fourgon de gendarmerie. Qu’est ce qui a provoqué le malaise fatal ? La personne décédée « était juridiquement placée en garde à vue comme auteur de divers délits, mais est [morte] sur le lieu de son interpellation sans avoir pu être conduite à l’unité [de gendarmerie] », précise le procureur de la République de Toulouse, David Charmatz.
Parmi les « divers délits » évoqués par le magistrat, l’individu au volant se serait notamment introduit quelques minutes auparavant, chez un particulier, pour… se baigner dans sa piscine. Alors qu’ils le ramenaient à la brigade, les gendarmes ont dû stopper leur véhicule. L’homme ne se sentait pas bien. « Il était très agité, avait des agissements étranges. Il s’est mis à se taper la tête contre les rebords de la voiture, se faisant volontairement du mal », évoque le parquetier de permanence.
Ils l’ont fait descendre, asseoir au sol pour respirer l’air frais. C’est à ce moment qu’il aurait fait un malaise cardiaque. Appelés à la rescousse, les pompiers n’ont malheureusement rien pu faire pour le ranimer.
Une autopsie ordonnée par le parquet
Comme la victime est décédée sous le régime de la garde à vue, les investigations ont été confiées à la SR de Toulouse (Section de recherches). « Le plus haut service d’investigations de la gendarmerie. On met les moyens les plus élevés pour déterminer avec précision dans quelles circonstances le décès est intervenu, qu’il n’y ait aucune ambiguïté », rappelle le parquetier de permanence.
« Une enquête pour recherche des causes de la mort a été ouverte », précise le magistrat. Ce dernier a diligenté une autopsie qui sera pratiquée dans les plus brefs délais à l’institut médico-légal de Purpan. « Elle aura lieu dans les prochains jours ».
À quoi a succombé la victime ? Le trentenaire avait-il consommé de la drogue ? Ses proches, semble-t-il, tentaient de réfréner un certain penchant pour les substances illicites.
Pourquoi cet arrêt cardiaque ? Présentait-il des antécédents médicaux, en dépit de son jeune âge ? Les conclusions de l’autopsie – et au-delà les résultats de l’examen « anapath » – sont vivement attendues pour comprendre le drame, qui a jeté la stupeur dans le voisinage.