Kassav, Salif Keïta, Angélique Kidjo, Youssou N’Dour… le festival Rio Loco fête 30 ans de musique du monde à Toulouse

Depuis 30 ans, la Garonne mêle ses flots à ceux des plus lointains fleuves du monde. Des gouttes d’eau transformées en notes de musique par la magie des concerts, depuis 1995. C’était le début du festival Garonne qui deviendra Rio Loco en 2003, entraînant dans cette aventure artistique toute une marée humaine. Des années de rythmes festifs, de découverte musicale et de célébration d’une ouverture sur le monde. D’abord avec des éditions consacrées à l’Amérique Latine. L’Argentine en 2002, Cuba en 2003, l’inoubliable Mexique en 2004, le Brésil en 2005. Ensuite direction le Sénégal en 2006 puis l’Espagne en 2007, la folie des Balkans en 2008, la magie du Maghreb en 2009… Et puis, une édition exceptionnelle consacrée à l’Afrique du Sud en 2010 même si des trombes d’eau donnaient l’impression que la Prairie des Filtres s’était transportée, par mimétisme, au cœur de l’hiver austral…

D’autres éditions mémorables ont eu lieu en 2013 avec les Antilles et en 2019 avec « La Voix des femmes » même si Rio Loco a parfois perdu de son identité et de sa raison d’être qui consistait à célébrer un pays à travers tous ses styles musicaux.

Le retour des légendes

Pour ses 30 ans, Rio Loco fait revenir quelques-uns des artistes qui ont marqué le festival. « C’est une édition collector que nous avons décidé d’appeler Supernova avec ses constellations qui vont revisiter l’histoire de Rio Loco », explique Fabien Lhérisson qui a pris la direction du festival et de la salle du Metronum en 2023. « Une boîte à mémoire va être installée dans le kiosque de la Prairie des filtres pour revivre les 30 ans de Rio Loco grâce à des archives de l’INA. Cette nouvelle édition s’annonce pleine de souvenirs et d’énergie ».

À se souvenir de son passage à Rio Loco en 2013 pour l’édition Antillas, l’énergie ne manquera pas pour le retour de Kassav, mercredi soir, en ouverture du festival. Le rythme ne manquera pas non plus, dimanche, lors de la soirée de clôture avec le Brésilien Lenine qui revient accompagné du Spokfrevo Orquestra après un concert intense en 2012 pour Lusophonia. Entretemps, il sera possible de retrouver, notamment, Youssou N’Dour après une apparition en 2006 pour un vrai concert, cette fois, mais aussi Youri Buenaventura, Moonlight Benjamin, Systema Solar ou encore la grande Angélique Kidjo.

La richesse des créations

La chanteuse béninoise Angélique Kidjo sera d’ailleurs au cœur de deux créations pour Rio Loco. La première, samedi, avec la Cité des Pitchouns, un projet pédagogique autour du chant choral réunissant des écoliers toulousains. La seconde, lors de la soirée de dimanche avec « Le Brésil au féminin », où elle invitera sur scène Flavia Coelho, Karla Silva et Puma Camillé.

Une création attendue aussi rassemblera le plus toulousain des groupes argentins à savoir le Cuarteto Tafi et ses invités pour un hommage aux voix des femmes d’Amérique Latine. « C’est une consécration de chanter à Rio Loco », se réjouit Leonor Harispe, chanteuse du Cuarteto Tafi et directrice artistique du projet « Nosotras : nuestros cantos, nuestros cuerpos » (« Nous : nos chants, nos corps »), vendredi, sur la scène du festival.

Déjà 46 000 billets ont été vendus pour les 30 ans de Rio Loco et la soirée d’ouverture, mercredi, est sur le point d’être complète.