Bien que cela puisse paraître à tout le moins surprenant, dans la première période du marché d’été en Ligue 1, le club de la Ville rose est le seul à avoir sorti le chéquier pour enrôler une recrue via un transfert sec. Pour l’heure, le mercato dort. Un économiste et un agent nous éclairent.
Même sans tête, le Toulouse FC continue d’avancer… Jeudi 12 juin l’avant-centre Enzo Faty (18 ans ; génération 2007) a paraphé un premier contrat professionnel longue durée (3 + 2) avec son club formateur ; le lendemain, c’est le piston droit Rafik Messali qui a révélé sur son compte Instagram avoir prolongé jusqu’en 2028. D’autres jeunes du Centre de formation devraient franchir le Rubicon sous quinzaine avant la reprise fixée au 1er juilllet. Comme les fins de contrat Wasbauer et Zuliani continuer l’aventure en signant prochainement un nouveau bail ; une info du site LesViolets.com que nous sommes en mesure de confirmer. Le défenseur central et l’offensif gaucher se réengageraient pour une durée de 2 ans.

En résumé : toujours privé de président permanent (le Britannique Neil Chugani assure l’intérim depuis la démission de Damien Comolli en date du mercredi 28 mai), le TFC n’en demeure pas moins actif sur le marché estival ! Mieux, à y regarder de plus près, Toulouse est tout bonnement l’unique club de L1 à avoir réalisé un véritable transfert dans la première fenêtre du mercato estival (ouverte le 1er juin, refermée mardi 10). En la personne du milieu de terrain slovaque Mario Sauer, acheté – accord sous Comolli, certes – au MSK Zilina 1,75M€.
Les chiffres ne mentent pas. Jamais. En scrutant le site de la LFP, on ne dénombre que 21 mouvements, côté arrivées. Mais ce sont au choix des retours de prêt, des fins de contrat (joueurs libres) ou des options d’achat levées (OM et ASSE). Sauf Sauer, donc. CQFD. Un marché mort né, alors ?
« Ce n’est absolument pas surprenant, nous décrypte l’économiste du sport au CDES* de Limoges Christophe Lepetit, dans la mesure où les clubs qui voulaient bouger le plus vite et le plus tôt sur ce premier mercato atypique, sont ceux qui disputent la Coupe du monde des clubs. Cette période a vraiment été pensée pour eux. »
« Patience et longue haleine »
« Pour les autres, et comme d’habitude, poursuit le spécialiste, les discussions et négociations débutent juste et peuvent s’étirer plus ou moins longtemps. Ça va être un mercato de patience et de longue haleine avec certainement un emballement sur la fin de la seconde fenêtre [16 juin-1er septembre, 20h], en amont de la fermeture des principaux marchés européens. Ajoutez à cela un football français qui est est plutôt vendeur car affaibli économiquement, et vous comprendrez que les clubs acquéreurs souhaitent jouer le timing pour profiter de bonnes affaires », ponctue Christophe Lepetit qui pense évidemment à la crise des droits TV, entre baisse de la redistribution et incertitude quant au prochain diffuseur.
« Difficile d’acheter pour le moment »
« Ça n’aide pas, corrobore Christophe Mongai, un agent qui compte en France. Les clubs ne savent pas à quelle sauce ils vont être mangés… Puis, déjà, tous ne sont pas passés devant la DNCG. Il est donc difficile de faire quoi que ce soit, en somme – je ne parle pas des gros à l’instar du PSG, naturellement. Tu peux vendre, bien entendu ; en revanche, acheter c’est un peu à tes risques et périls. »
« Les clubs vont réduire les effectifs, reprend l’économiste. Primo, par le non-renouvellement de fins de contrat ; deuxio, en transférant les salaires élevés. C’est un nouveau paradigme dans le paysage du football hexagonal. Chaque club doit s’y adapter en proportion. » Pour continuer d’avancer, même sans tête.