Plus de 70 000 personnes ont célébré en musique les 30 ans de Rio Loco sur la Prairie des Filtres à Toulouse. La fête s’est terminée en apothéose, dimanche soir, avec le show grandiose de la création « Le Brésil au féminin pluriel ». L’an prochain, Rio Loco ira à la rencontre des cultures insulaires.
Angélique Kidjo et ses « girls » ont dignement clôturé un Rio Loco fait de rencontres musicales et humaines inoubliables. Leur « Brésil au féminin pluriel » a permis d’assister, dimanche soir, à un show d’une énergie extraordinaire et communicative. Angélique Kidjo a une nouvelle fois montré sa générosité et son adaptation à tous les univers après avoir chanté la veille avec les écoliers toulousains dans la Cité des Pitchouns. Il faut dire qu’elle a partagé la scène avec Flavia Coelho et ses rythmes entraînants, Karla da Silva, la voix de la samba, et Puma Camillê, maîtrisant comme personne une capoeira acrobatique et ensorcelée. Pour danser et faire la fête, il n’y a rien de mieux que le Brésil. Le public était conquis.

Record de fréquentation
Sans l’annulation de la soirée de vendredi pour cause d’orages, Rio Loco aurait enregistré la plus forte fréquentation depuis sa création en 1995. 70 000 personnes ont assisté à quatre jours de concerts pour les 30 ans du festival. « C’est une édition collector et record », annonce Fabien Lhérisson, directeur de Rio Loco et de la salle Le Metronum. « On était complets trois soirs dont le jour de l’annulation qui, si elle n’avait pas eu lieu, aurait porté le nombre de spectateurs à 90 000 ».
Un public enthousiaste qui pourrait être invité à découvrir ultérieurement plusieurs concerts annulés. « Nous allons essayer de reprogrammer certaines créations de vendredi au Metronum », poursuit son directeur. « Certainement le Cuarteto Tafi et Anouck ». Des artistes établis à Toulouse avec lesquels il sera plus facile de trouver une date de concert. Une réflexion est menée pour peut-être intégrer la rencontre au sommet qui devait avoir lieu entre le Colombien Youri Buenaventura et le cubain Roberto Fonseca lors de la prochaine édition « Insulae »… Cuba est bien une île.
« Un ascenseur émotionnel »
« Cette édition a été un ascenseur émotionnel avec un crève-cœur vendredi mais aussi une ferveur populaire qui fait chaud au cœur », ajoute Fabien Lhérisson. « On ne se lasse pas de la joie et du sourire des gens ».
Il est vrai qu’à Rio Loco, les gens dansent, se parlent, se retrouvent en famille ou entre amis. C’est l’ADN du festival et cela au fil des années. Adjointe au maire déléguée à la musique, Nicole Yardéni a tenu à témoigner son « admiration aux équipes qui n’étaient pas là il y a 30 ans et qui continuent à apporter leur contribution aux valeurs de Rio Loco ». L’élue qui s’est dite aussi « sensible à la scénographie du site très raffinée pour un festival si populaire, c’est la classe ». Son collègue Francis Grass, adjoint à la culture, a évoqué lors du bilan du festival : « Un magnifique anniversaire pour les 30 ans de Rio Loco qui a fait franchir un cap au festival. C’est beaucoup d’énergie pour la suite ».
Si Rio Loco a trouvé ses marques et son rythme de croisière, certains changements interviendront l’an prochain. « La scène Onda Mix est désormais élargie et occupée par les familles », constate Fabien Lhérisson. « Nous allons travailler sur le son pour les éditions suivantes ». Mais déjà, la prochaine sera dédiée aux îles. « Insulae sera la rencontre des cultures insulaires du 10 au 14 juin ». Après les fleuves, le festival s’attaque à toutes les mers du monde. Rien ne peut plus arrêter Rio Loco.