À la suite de la violente agression d’un éducateur lors d’un tournoi U11 à Roquettes, l’émotion reste vive dans le monde du football amateur. Loïc Fevre, directeur général du District de football de Haute-Garonne, déplore une dérive généralisée des comportements et appelle à une prise de conscience collective.
Après cette violente bagarre lors du tournoi U11 à Roquettes, que savez-vous aujourd’hui de l’état de santé de la victime ?
Je sais seulement que ce père d’un joueur a été opéré. Je n’ai pas plus d’informations à ce stade, mais son état n’est pas très encourageant. Il risque malheureusement d’avoir des séquelles importantes.
Comment expliquez-vous que des violences aussi graves puissent encore se produire lors de compétitions destinées à des enfants de moins de 10 ans ?
Ce n’était même pas dans le cadre d’une compétition classique, mais lors d’un tournoi festif de fin de saison. Ce qu’on observe, c’est que certaines personnes – souvent ni arbitres, ni licenciés – n’acceptent plus la moindre contrariété. Et pour un oui ou pour un non, ça dégénère. Une simple après-midi devient alors une après-midi dramatique.
Malgré les nombreuses campagnes de sensibilisation, pourquoi n’arrive-t-on pas à enrayer cette spirale de violence sur les terrains ?
Parce qu’on vit dans une société qui devient folle. Le sport, c’est juste le reflet de ce qui se passe dans la rue. Aujourd’hui, un mauvais regard peut suffire à déclencher une bagarre. Les gens n’acceptent plus rien.
Quel rôle les clubs doivent-ils jouer pour prévenir les débordements, en particulier chez les parents et accompagnateurs ?
Mais est-ce vraiment leur rôle ? À la base, les clubs sont là pour gérer l’activité sportive. Aujourd’hui, ils se retrouvent face à des comportements totalement inadaptés, qu’ils ne sont pas préparés à gérer. Les clubs amateurs sont souvent démunis.
Les jeunes arbitres sont de plus en plus victimes d’agressions verbales, voire physiques. Que comptez-vous faire pour les protéger davantage et les inciter à ne pas abandonner ?
On va continuer à œuvrer. On mène déjà des campagnes de sensibilisation sur les incivilités, on a alourdi nos barèmes disciplinaires et nos sanctions. On sait que c’est un vrai problème.
Le parquet a ouvert une enquête sur l’agression à Roquettes. Le district compte-t-il se porter partie civile pour envoyer un message fort ?
On va attendre de voir quelles plaintes seront déposées au pénal. Mais dès qu’un problème concerne un arbitre, le district se porte systématiquement partie civile. Là, on ne sait pas encore ce qui va être fait, mais on fera ce qu’il faut – comme on l’a toujours fait.