Un peu de doute mais aucune inquiétude lors du déroulement de la demi-finale du Top 14 remportée par le Stade Toulousain vendredi 20 juin face à Bayonne (32-25). Seule l’indiscipline toulousaine a retardé l’échéance. Il manque donc encore des ingrédients. À régler lors de cette préparation de finale.
À la pause de la demi-finale de Top 14 entre le Stade Toulousain et Bayonne, vendredi 20 juin, le discours de Thomas Ramos, calmement assis sur un banc des vestiaires, est révélateur : « On devait leur mettre le doute au bout des vingt premières minutes. Le doute, c’est pas eux qui l’ont. Je ne sais pas si nous on l’a, mais eux ils l’ont pas. »
La faute à quoi principalement ? À l’indiscipline. Avec des pénalités trop facilement concédées qui ont armé le pied de Joris Segonds qui se rappelait alors qu’il avait fait si mal au Stade Toulousain, un soir de championnat au Stadium. Et c’est ainsi que la stratégie de Grégory Patat a pu être longtemps validée sur le terrain : « Comme ils n’avaient pas de match référence depuis un petit moment, on voulait les amener dans un scénario anxiogène avec moins d’une marque d’écart le plus longtemps possible. »
À cet instant, il convient de souligner une nouvelle fois la performance de cette équipe de Bayonne qui n’était vraiment pas au rendez-vous des demi-finales par hasard. Agressive à souhait, elle est restée sur sa côte de confiance de son barrage face à Clermont, qui rappelons-le n’avait réussi aucun franchissement.
Il reste que s’il y a pu y avoir une part de doute, il n’y a jamais eu de sentiment d’inquiétude dans le camp toulousain. La différence est de taille. Trop de fautes donc pour décrocher définitivement l’Aviron. Au moins, Ugo Mola a un axe de travail tout trouvé pour cette semaine de préparation de finale. Si tant est que ce secteur se travaille à ce niveau pour des internationaux et pour un club qui ne concède jamais autant de pénalités (13 vendredi soir à Lyon) : « La discipline, c’est évident. On fait vraiment un match… Surtout les gros joueurs. Donc je vais prendre le temps d’appeler Fabien Galthié pour savoir ce qu’il leur dit pour ne pas faire de fautes à haut niveau. Nous, nos gros joueurs ont fait des fautes évitables. La chance qu’on a aujourd’hui c’est que c’est réciproque et que Bayonne a fait aussi beaucoup de fautes. Ça a été un match haché par le nombre de pénalités, et ça a été un match âpre, je vous promets que sincèrement ça a cogné, j’ai pu voir quelques Bayonnais en sortant, c’est un match qui a été dense sur le plan physique, pas abouti, je me répète, sur le plan rugbystique. »
Quelques secondes plus tard, en conférence de presse, le manager toulousain a rajouté une salve de tir concernant ce secteur, ne ménageant pas ses cadres : « Un gros joueur, s’il fait deux fois les mêmes conneries, c’est un abruti. Donc on verra la semaine prochaine. »
Oui, il en manque encore pour dire que ce Stade Toulousain des demi-finales était un grand Stade Toulousain. Mais souvent, les matchs les plus aboutis le sont en finale. Après la remise en route des demies. Un match éliminatoire est toujours réussi s’il est remporté et qu’il mène sur la marche suivante. Surtout quand on connaît le savoir-faire du club rouge-et-noir en finale. Comme il faut toujours une motivation supplémentaire pour entretenir sa soif de vaincre, le Stade a l’occasion d’un triplé historique comme l’a réalisé la génération de 1995 (ce fut même un quadruplé pour les hommes de Guy Novès à l’époque). En plus de son expérience des finales, Toulouse bénéficiera d’un autre avantage : celui d’avoir un jour de récupération de plus. Ce qui n’est pas neutre au regard des températures torrides qui ont régné sur Lyon…