Ils arnaquaient des entreprises françaises mais aussi des sociétés basées dans le monde entier. Une douzaine de personnes ont été interpellées, la plupart en Israël et trois en région parisienne, dans le cadre du démantèlement d’un vaste réseau d’escroquerie en bande organisée ayant arnaqué plus d’une centaine de victimes en France dont le Stade toulousain, a-t-on appris ce mercredi auprès des enquêteurs.
Les longues investigations, déclenchées en 2022 à la suite d’une plainte du Stade toulousain, cible des escrocs, ont permis d’identifier 121 victimes dans au moins huit pays, pour un préjudice total estimé à 14,4 millions d’euros, selon les mêmes sources.
Tout est parti de la plainte du club de rugby de la Ville rose. Le Stade toulousain « a payé une facture de 208 000 euros transmise par un prestataire qui réalisait des travaux pour nous », a précisé le secrétaire général du Stade toulousain, Jean-Philippe Rey. Cette facture, transmise depuis la boîte mail du directeur administratif et financier de la société, comportait un faux RIB. Un mois plus tard, quand l’entreprise l’a relancé pour le paiement, le club a pris conscience de l’arnaque et averti la police.
« On ne désespère pas d’être remboursés »
« Nous avons pu récupérer environ 70 000 euros grâce à des rappels bancaires, mais cela fait une perte de 143 000 euros. (…) Nous sommes très contents que l’enquête ait abouti, on ne désespère pas d’être remboursés », a ajouté l’ancien directeur financier du Stade toulousain, qui compte se constituer partie civile. Un des malfrats a essayé d’arnaquer le club une seconde fois en se faisant passer, en vain, pour le notaire de son président Didier Lacroix.
Après cette plainte, les policiers ont pu « dérouler la pelote » et identifier 121 victimes, dont des entreprises domiciliées en France et un peu partout dans le monde (Belgique, Colombie, Danemark, Espagne, Mexique, Pérou, Suisse et Venezuela), ont précisé ces sources. Dans l’Hexagone, les opérations frauduleuses menées par ce réseau ont surtout visé des clients d’entreprises du BTP et des collectivités territoriales.
Tous originaires de région parisienne
Une opération menée conjointement en France et en Israël lundi matin a conduit à l’interpellation des suspects et à la saisie d’environ 20 000 euros et d’un compte bancaire crédité de 248 000 euros, ainsi que d’un véhicule et de matériel informatique. Les hommes interpellés, tous originaires de région parisienne et de nationalité israélienne ou franco israélienne, sont toujours en garde à vue et les trois suspects détenus en France, dont deux reconnaissent les faits, devraient être mis en examen ce mercredi, a ajouté une source.
L’enquête porte sur des faits d’escroquerie, mais aussi de blanchiment aggravé, association de malfaiteurs en vue de commettre un crime, et usurpation d’identité. Elle a permis d’éviter que 18,7 millions d’euros supplémentaires ne soient dérobés par les auteurs des fraudes, ajoutent ces sources.