Un adolescent de 15 ans, scolarisé dans un établissement judaïque de Colomiers (Haute-Garonne), a été victime mercredi d’une agression au couteau, selon lui accompagnée d’insultes antisémites, de la part de deux autres mineurs qui ont été interpellés, a-t-on appris dimanche auprès du parquet de Toulouse.
Le jour des faits, le jeune homme avait retrouvé une adolescente avec laquelle il échangeait sur les réseaux sociaux mais celle-ci était arrivée avec un autre mineur au lieu du rendez-vous, sur la commune de Colomiers, dans la banlieue ouest de Toulouse.
« Sous un faux prétexte, ils attiraient la victime dans une cave » et « sur place, un troisième mineur l’attendait un couteau à la main », a indiqué le procureur de la République, David Charmatz, dans un communiqué.
La victime a affirmé aux enquêteurs avoir alors été contrainte « de retirer son tee-shirt, de danser, de s’agenouiller, puis forcé(e) de prier et de supplier ses agresseurs, tout en étant traité de sale juif ».
Des menaces de mort
Selon le parquet, la victime n’est pas de confession juive mais est scolarisée à Colomiers au sein d’un lycée professionnel privé judaïque sous contrat avec l’État.
L’adolescent a ensuite été « autorisé à repartir, non sans avoir été menacé de mort s’il déposait plainte ».
Par ailleurs, la « scène de violences et d’humiliation avait été filmée » et l’adolescent « constatait le lendemain qu’elle avait été diffusée sur les réseaux sociaux », a précisé le communiqué.
Deux mineurs de 14 et 16 ans, jusque-là inconnus de la justice, ont été interpellés vendredi et samedi. Ils ont reconnu avoir participé à une séance d’humiliation avec présence d’un couteau mais ont contesté « le caractère antisémite des faits commis », la victime ayant selon eux « été attirée dans ce guet-apens pour un autre motif, qui reste à confirmer », a affirmé le procureur.
Une information judiciaire a été ouverte dimanche pour « violences avec préméditation » sans ITT, « séquestration », diffusion d’images « d’une atteinte volontaire à l’intégrité de la personne » et « menaces de mort », a encore indiqué le procureur qui a requis le placement sous contrôle judiciaire des deux interpellés.