Alors que l’année scolaire touche à sa fin, les tensions s’accumulent dans les écoles primaires de la Haute-Garonne. Selon un communiqué de la FSU-SNUipp 31, soutenu par la CGT Éduc’action 31 et la FNEC-FP FO 31, le département connaît une crise sans précédent dans l’Éducation nationale. Selon ces syndicats, plus de 15.000 journées de classe n’auraient pas été assurées faute de remplaçants, tandis que 170 classes devraient fermer à la rentrée prochaine. Une situation jugée alarmante par les organisations syndicales, qui dénoncent une « politique austéritaire » et appellent à une grève massive le 3 juin.
Des classes sans enseignants
Les principaux syndicats mobilisés décrivent la pénurie de remplaçants comme un fléau « chronique » de la Haute-Garonne.
Plus de 15 000 journées de classe n’ont pas été remplacées dans le département, laissant élèves et équipes pédagogiques sans solution, parfois pendant plusieurs semaines », indiquent-ils.
Ces absences non-remplacées nuiraient alors gravement à la continuité pédagogique, augmentant la pression sur les équipes déjà en sous-effectifs.
Si le contexte national apparaît comme tendu, les enseignants mobilisés affirment que le département cumule les handicaps.
Alors que notre département figure déjà parmi ceux ayant les plus mauvais taux d’encadrement en France, ce ratio va encore se dégrader : il atteindrait 23,1 élèves par classe à la rentrée prochaine », écrivent-ils.
Une carte scolaire sous haute tension
Selon les organisations syndicales, la deuxième phase de la carte scolaire, annoncée à la fin de ce mois de mai, prévoit une vingtaine de fermetures supplémentaires. Cela porterait alors à plus de 170 le nombre total de classes supprimées pour la rentrée prochaine. Les syndicats dénoncent alors une gestion comptable et déconnectée des réalités de terrain. Pour eux, ces fermetures vont « aggraver cette situation », déjà critiquée.
La mobilisation est donc à l’ordre du jour. La FSU-SNUipp 31 et ses partenaires appellent à une grève le mardi 3 juin, date du groupe de travail académique sur la carte scolaire. Un rassemblement est ainsi prévu à 11h30 devant le Rectorat à Toulouse, suivi d’une assemblée générale et d’un autre rassemblement à 17h30 devant l’inspection à Saint-Gaudens.
À noter que la dernière mobilisation du 13 mai avait enregistré un taux de participation moyen de 3,54 % à l’échelle de l’académie de Toulouse, dont 6,20 % dans les collèges et 4,46 % dans les lycées généraux et technologiques.
Des revendications chiffrées et un plan d’urgence réclamé
Le syndicat FSU-SNUipp 31 formule des demandes précises pour répondre aux besoins criants du terrain. Il réclame « 900 postes » dans l’immédiat, répartis entre remplaçants, enseignants spécialisés, référents, formateurs, directeurs, personnels de scolarisation et accompagnants d’élèves en situation de handicap. Parmi les chiffres avancés :
126 postes pour améliorer le remplacement. »
191 postes pour ne plus avoir de classes à plus de 24 élèves hors éducation prioritaire. »
132 postes pour augmenter les décharges de direction selon nos mandats. »
118 postes pour assurer 1 semaine de formation par an pour tou·tes les enseignant·es. »
À plus long terme, les syndicats réclament « un véritable plan d’urgence pour l’École » avec la création de « 3.000 postes d’enseignant·es (dont 2.000 pour le 1er degré), 500 postes d’AESH, 300 postes d’AED et des postes santé-sociaux et administratifs en nombre suffisant. »
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