Emma Iankushenko, une Ukrainienne installée à Toulouse bouscule les codes

À l’épreuve de la résilience. « J’ai grandi entre la Russie, l’Ukraine et la Géorgie et à 18 ans, en pleines tensions politiques, j’ai quitté mon pays pour Toulouse« , nous raconte Emma Iankushenko, qui a choisi la Ville rose pour son charme, sa taille et sa qualité de vie.

Après avoir suivi, à distance, des études au sein de l’école TBS Education puis avoir enchaîné avec un Master, la jeune femme, dont le destin a été bouleversé, s’est directement lancée dans le monde de l’entrepreneuriat en créant sa première société, Monsieur Flower.

Une rencontre décisive

Par la suite, « j’ai eu la chance de faire une rencontre décisive, qui m’a permis de découvrir l’univers des pierres naturelles – un milieu largement dominé par les hommes, dans lequel il est particulièrement difficile de s’imposer en tant que femme, et encore plus lorsqu’il s’agit de trouver et de collaborer avec des fournisseurs », confie-t-elle à L’Opinion Indépendante.

Finalement, cet univers m’a fait penser à mes origines, l’Ukraine et la Russie, où la société reste fortement marquée par le patriarcat et les préjugés sexistes […] Ça m’a vraiment parlé, rappelé mon enfance, c’est ce qui m’a aussi donné envie d’y aller ».

En plus d’évoluer dans un milieu très masculin, parfois même hermétique, Emma Iankushenko a dû affronter de nombreux obstacles, tant sur le plan personnel que professionnel :

Quand on part de rien et qu’on doit tout construire dans un pays étranger, sans connaître les codes ni la culture, l’entrepreneuriat devient un refuge, une manière de se challenger et se réinventer. J’ai voulu prouver qu’une femme peut, elle aussi, bousculer un secteur, même en étant une immigrée”, raconte-t-elle.

Une histoire de résilience et de combats

Après une première immersion dans ce secteur « très codifié » et environ un an et demi passé à développer un réseau de fournisseurs à travers toute l’Europe, cette jeune entrepreneuse, née d’un père russe et d’une mère ukrainienne, a atteint son objectif : constituer une liste de partenaires fiables, tout en proposant des tarifs très compétitifs. 

Une étape clé qui lui a permis de lancer sa deuxième entreprise, Meilleur Plan Cuisine, une start-up innovante spécialisée dans la vente de plans de travail sur mesure en pierre naturelle.

Cette résilience et cet acharnement lui permettent, aujourd’hui, « de proposer des quartz, des granites, des marbres – tout ce qui relève de la pierre naturelle – et de se positionner comme la marbrerie la moins chère de France« . Et pour cause.

Emma se fournit en Europe et rapatrie, par camion ultra-sécurisé, ce genre de pierre naturelle (ici, du granit titanium) en France. © D.R.

Emma révolutionne tout un marché

Mon ambition est de rendre le marché de la pierre naturelle plus accessible, sans compromis sur la qualité, mais aussi de montrer que l’entrepreneuriat féminin peut rivaliser avec les plus grandes entreprises du secteur. »

Sans boutique physique, cette dernière utilise uniquement un modèle 100 % digital. En optimisant ses coûts logistiques et en travaillant « à la commande », elle a donc réussi à démocratiser l’accès aux matériaux nobles, traditionnellement réservés aux cuisines haut de gamme et aux budgets élevés.

À travers ce modèle économique 2.0, révolutionnaire et accessible à tous, Emma Iankushenko a ainsi su allier optimisation des coûts, fabrication respectueuse de l’environnement et production en circuits courts. Tout en s’entourant d’une équipe professionnelle et proche du client.

Ainsi, après seulement trois ans de création, son entreprise Meilleur Plan Cuisine a dépassé le million d’euros de chiffre d’affaires annuel, une performance remarquable pour cette start-up toulousaine en plein essor.

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