« On en a ras-le-bol d’être dans l’actualité, d’être l’objet d’insultes et de sous-entendus. Les citoyens juifs de Toulouse veulent pouvoir vivre tranquillement ! », s’agace Franck Touboul, président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) de Toulouse.
Il faut dire qu’en l’espace de quelques mois, les insignes « anti-juifs » ou « néonazis » se multiplient dans la Ville rose. Dans le centre-ville de Toulouse, fin 2024, plusieurs enseignes avaient été prises pour cible, comme le relatait Actu Toulouse. Quelques semaines plus tard, en février 2025, des tags de croix gammée souillaient l’entrée du lieu alternatif La Chapelle, situé dans une rue portant le nom d’une résistante déportée à Auschwitz, Danielle Casanova.

De nouveaux stickers entre Occitanie et nazisme
Puis début mai, dans une story Instagram d’un collectif d’extrême gauche, de nouveaux stickers ont été pointés du doigt. D’un nouveau genre… « Section Shoahcolatine », inscrivent-ils. Un jeu de mot entre la Shoah et la chocolatine, illustré par la viennoiserie, la croix occitane, et un crâne faisant penser au symbole des SS, le Totenkopf…
On utilise l’ADN de Toulouse, la chocolatine, la convivéncia… Et prendre une thématique si joviale pour l’associer à de l’antisémitisme, c’est une provocation idiote !
Des insignes aperçus dans plusieurs quartiers
Selon le collectif Toulouse Insurgée, ces logos d’un nouveau genre auraient été aperçus dans les quartiers d’Esquirol, Saint-Michel, Marengo, Compans-Caffarelli et Jean-Jaurès. Une information qui n’a, pour l’heure, pas été confirmée par la police de Toulouse.
Mais de son côté, l’association SOS Racisme Toulouse s’est déjà emparée du sujet sur les réseaux sociaux. Elle « condamne avec la plus grande fermeté la prolifération de stickers néonazis dans le centre-ville de Toulouse, dont un sticker Section Shoahcolatine. »
L’origine recherchée, le Parquet de Toulouse alerté
Qui peut bien se cacher derrière ces insignes provocants, non revendiqués ? Depuis leur apparition, chacun y va de son scénario. SOS Racisme Toulouse pointe du doigt les groupes de supporters hooligans du TFC Camsite Tolosa et Youth Tolosa. « D’autres stickers ont été signalés ces derniers mois. Notamment un autocollant représentant un Reichsadler (aigle nazi) surmontant le logo du TFC, devant l’université de droit », étaye l’association.
« S’il s’avère que des groupes de supporter de foot appartenant de près ou de loin au TFC en sont à l’origine, alors le club devra prendre ses responsabilités », alerte Franck Touboul. En attendant, le président du CRIF a annoncé « demander au procureur de la République d’ouvrir une enquête, à travers un communiqué ». Reste à savoir si le parquet de Toulouse lui accordera.