Après le scandale de PFAS, place aux polluants organiques persistants (POP) ? À Toulouse, l’association Saint-Simon Environnement s’est inquiétée en 2023 de la présence de ces polluants dans le poulailler d’un particulier, situé à 800 mètres de l’incinérateur du Mirail. L’alerte avait été donnée auprès de l’ARS d’Occitanie après analyse, dont les résultats dépassaient les limites réglementaires en dioxines, furanes et polychlorobiphényles (PCB). L’Autorité Régionale de Santé a réalisé une étude sur plusieurs poulaillers dont voici les résultats.
12 poulaillers toulousains étudiés, 2 contaminés
12 poulaillers toulousains situés dans un périmètre de 3 kilomètres autour de l’incinérateur du Miral ont été analysés par les équipes de l’ARS Occitanie, dans le cadre d’une étude de caractérisation des 35 molécules de dioxines, furanes et PCB possédant des valeurs sanitaires dans les denrées alimentaires.
Pour détecter les polluants organiques persistants, des échantillons du sol superficiel et des oeufs ont été prélevés et analysés par le laboratoire national de référence des dioxines et PCB, tandis qu’une enquête environnementale sur les pratiques des propriétaires a été conduite.
Les résultats sont les suivants : sur les 12 poulaillers étudiés, seuls deux ont des résultats supérieurs aux valeurs sanitaires de référence aux polluants organises persistants. Ce sont les deux poulaillers les plus éloignés de l’incinérateur du Mirail. Mais comment l’expliquer ?
Un environnement pollué, mais pas par l’incinérateur
Cette étude de l’ARS permet de rassurer les propriétaires de poulaillers : l’incinérateur n’a pas d’impact sanitaire sur les oeufs. Ils ne sont pas contaminés et peuvent être consommés.
Pour les deux poulaillers situés le plus à distance et donc les oeufs dépassent les seuils réglementaires, l’ARS explique : « Les dépassements mesurés peuvent être expliqués par des sources locales potentielles révélées par l’enquête environnementale (matériaux, anciens ou recyclés) ».
L’environnement de ces poulaillers a donc influé et il convient aux propriétaires de « ne pas construire de poulailler à partir de matériaux anciens ou recyclés, sources potentielles de polluants ».
Réduire l’exposition des poules aux sources polluantes
Autres recommandations émises par l’ARS afin de s’assurer que les oeufs respectent les seuils et que les poules ne soient pas exposées aux sources polluantes :
- donner les aliments dans un mangeoire plutôt qu’au sol
- choisir des aliments adaptés aux besoins des poules
- nettoyer régulièrement le poulailler
- ne pas répandre de cendre (barbecue, cheminée) dans le jardin
- prévenir les contaminations microbiennes des oeufs en ne consommant que les oeufs non fêlés et stockés à la même température sans aucun lavage.