Un an après la mystérieuse disparition de Marie-Pierre Arfel et Françoise Boutteaux, deux touristes françaises parties en randonnée le 12 juin 2024 en Grèce, les deux enfants de cette dernière doivent être entendus par la police judiciaire, à Toulouse, ce mercredi 18 juin.
« C’est officiellement le début de l’enquête en France ». Les enfants de Françoise Boutteaux, 73 ans, disparue mystérieusement le 12 juin 2024 sur l’île de Sikinos en Grèce, s’en remettent à la justice française. Ce mercredi 18 juin, ils seront entendus par la police judiciaire de Toulouse dans le cadre d’une instruction, a appris BFMTV, confirmant une information de La Dépêche.
Depuis la disparition de Françoise Boutteaux et de son amie, Marie-Pierre Arfel, 64 ans, lors d’une randonnée sur l’île grecque, de nombreuses zones d’ombre persistent dans cette affaire, qui devait être classée sans suite par les autorités locales.
« Là, ce qu’on voudrait c’est que des recherches d’ampleur soient enfin menées avec des supports techniques des autorités françaises », déclare Frédéric, l’un des enfants de Françoise, à BFMTV.
En mars dernier, les proches des deux femmes disparues regrettaient que l’enquête ne soit au point mort. Grâce à cette prochaine audition au commissariat de Toulouse, Fédéric et Juliette espèrent obtenir l’organisation de nouvelles fouilles sur place, cette fois, par des enquêteurs français spécialisés.
« Cette audition est déjà une étape importante, a estimé Frédéric dans les colonnes de La Dépêche. On attend des autorités françaises qu’elles agissent avec célérité pour trouver leurs ressortissantes puisque nous n’avons plus de nouvelles de l’enquête, en Grèce, et que les échanges avec les autorités locales sont très compliqués ».
Plainte déposée pour « enlèvement et séquestration »
Cette première audition judiciaire intervient six mois après le dépôt de plainte du parquet de Paris des enfants de Françoise Boutteaux pour « enlèvement et séquestration ». Pour mettre toutes les chances de leur côté, ils ont également décidé de faire appel au cabinet parisien Didier Seban, spécialisé dans les cold case.
À ce stade et au vu des différents éléments de l’enquête, le cabinet d’avocat est convaincu que les deux femmes n’ont pas disparues volontairement.
« Ce qui paraît le plus probable est qu’il y ait eu une disparition accidentelle », suppose Frédéric au micro de BFMTV, évoquant la dangerosité du parcours de randonnée. Le dernier message envoyé par Françoise Boutteaux semble aller dans ce sens. « Je suis tombée », avait-elle écrit par sms à son hôtelier vers 6 heures matin le 14 juin 2024, sans préciser si Marie-Pierre Arfel était avec elle au même moment.
« Nous sommes convaincues qu’elles sont sur l’île »
Pendant deux semaines, les recherches lancées par les autorités grecques sur la petite île, de 42 kilomètres carrés, n’ont donné aucun résultat. « Nous sommes convaincus qu’elles sont sur l’île », affirme Frédéric pour qui les derniers mois ont été « très difficiles ».
« On veut savoir. Et si la fin a été dramatique, on veut pouvoir offrir une sépulture à notre mère et faire notre deuil », poursuit-il.
« Ce qui est compliqué, c’est le combat qu’on doit mener pour être entendu et pour que des mesures soient prises » afin de relancer l’affaire. Si les deux enfants de Françoise Boutteaux espèrent la reprise des recherches en Grèce, seule la juge d’instruction française est en mesure de fixer la tenue de fouilles sur zone et d’organiser une potentielle coopération judiciaire franco-grecque.