« Les prévisionnistes savent qu’ils vont décevoir », la CGT de Météo France à Toulouse dénonce un manque de moyens

Ça arrive à tout le monde, les prévisions météo vous annonce grand soleil toute la journée, mais il se met à pleuvoir et résultat, vous grelotez en t-shirt. Météo France fait face à beaucoup de critiques depuis un an et demi et l’automatisation d’une partie de ses prévisions. Il y a les petites erreurs et certaines aux conséquences plus lourdes, l’année dernière par exemple, le 8 janvier 2024, Météo France n’a pas annoncé les fortes chutes de neige qui ont paralysé une partie du pays.

« J’ai remarqué que c’était moins précis qu’avant, ça m’est déjà arrivé de voir qu’ils annonçaient de la pluie alors qu’il n’a pas plu de la journée« , explique ce Toulousain, qui utilise l’application tous les jours.

En 10 ans, plus d’un tiers des effectifs supprimé

« Ils ont raison, Clément Testa, secrétaire CGT pour Météo France à Toulouse, comprend les critiques, lorsqu’on a un gouvernement qui supprime des postes encore et encore, on arrive à un service amoindri. » En 10 ans, plus d’un tiers des effectifs a été supprimé et pour remplacer ses salariés, Météo France a automatisé ses prévisions dès la fin de l’année 2023. « Si vous allez sur le site ou l’application Météo France, ce sont des ordinateurs qui vont prévoir le temps qu’il va faire chez vous, de façon automatique. Évidemment, ce sera de moins bonne qualité que lorsqu’il y a une expertise humaine. »

Les professionnels comme Radio France, votre radio ici Occitanie par exemple, paient un abonnement pour avoir des prévisions très précises, toujours faites par des humains.

« Les prévisionnistes n’ont pas les moyens de faire un travail de qualité »

Cette bascule a créé un mal-être chez certains salariés selon Clément Testa, « ça créé des risques psychosociaux, les prévisionnistes savent qu’ils vont décevoir, qu’ils n’ont pas les moyens de faire un travail de qualité, ce sont des gens bien souvent qui sont entrés à Météo France par passion, donc ça peut blesser ».

Suite aux importants feux de forêts en 2023, 23 postes ont cependant été créés. En 2024, pour développer des services relatifs au changement climatique dans les Outre-mer, 25 salariés ont également été recrutés.