Pour éviter d’avoir à subir de nouveaux épisodes de grêle dévastateurs, des agriculteurs de Haute-Garonne réclament la création d’une nouvelle ADELFA. Cette association départementale, dissoute faute de financement, avait permis pendant des dizaines d’années de réaliser des campagnes anti-grêle.
Pour éviter d’avoir à subir de nouveaux épisodes de grêle dévastateurs comme ceux du 19 mai 2025, des agriculteurs de Haute-Garonne, à l’initiative des Ultras de l’A64 et de l’emblématique Jérôme Bayle, réclament la création d’une nouvelle ADELFA. Cette association départementale, dissoute faute de financement en 2023, avait permis de réaliser des campagnes anti-grêle.
Des agriculteurs bénévoles, équipés de générateurs, diffuseurs d’acétone
Pendant des dizaines d’années, 80 agriculteurs volontaires, équipés de générateurs (aussi appelés « diffuseurs » et, à tort, « canons anti-grêle ») ont participé à ces campagnes anti-grêle. Parmi eux, Laurent Abadie. Il fait de la polyculture (soja, mais, blé) et de l’élevage à Saint-Élix-le-Château, dans le Comminges, au sud de Toulouse. Pour ICI Occitanie, il explique le fonctionnement de ces appareils très simples à installer, mais dont l’utilisation nécessite un minium de financement.
Un simple tube inox, de 20 cm de diamètre et de 1m10 de haut, relié à une bonbonne d’air comprimé, installé en extérieur, il suffisait d’un briquet pour allumer le diffuseur d’un liquide à base d’acétone, Laurent Abadie se souvient : « Ça envoyait un gaz dans l’atmosphère qui diminuait le risque de grêle.«
L’agriculteur était alerté du risque de grêle par un message sur une simple boîte vocale, envoyé par l’ADELFA 31 , association aujourd’hui dissoute : « Il y avait aux alentours de 80 générateurs, donc on se protégeait les uns les autres, moi avec mon générateur je protégeais les communes à côté et ainsi de suite. »
Pour Laurent Abadie, les bienfaits de ce générateur étaient incontestables, pour les agriculteurs comme pour les particuliers : « Contrairement aux idées reçues, ça n’empêche pas la pluie, moi je suis convaincu des bienfaits de ce procédé. » En 30 ans, il explique n’avoir connu que deux épisodes de grêle, le message d’alerte était arrivé trop tard et le diffuseur n’avait pas pu être enclenché à temps.
Airbus et les collectivités locales, sollicités pour le financement
La demande des Ultras de l’A69 apparaît d’autant plus logique, que l’ANELFA, l’agence nationale pour l’étude et la lutte contre les fléaux atmosphériques a son siège à Toulouse et que c’est en Haute-Garonne que le dispositif de lutte contre la grêle a été créé il y a près de 75 ans. La Haute-Garonne a été département pionnier, dès 1951 !
Pour tenter de refonder l’ADELFA 31, une réunion était organisée ce mardi 27 mai à l’ANELFA avec les Ultras de l’A69 . Le nerf de la guerre, c’est l’argent, le budget de fonctionnement annuel est chiffré à 200.000 euros.
La directrice de l’ANELFA, Claude Berthet, pense qu’il est nécessaire d’aller frapper à toutes les portes : communes, communautés de communes, Conseil départemental, assureurs, mais aussi Airbus car l’avionneur, dit-elle, a tout à y gagner : « Cela aurait du sens que Airbus participe aussi au dispositif puisqu’à un moment donné ils étaient intéressés compte tenu du fait qu’ils ont des avions en cours de livraison sur les tarmac autour de Toulouse et que la grêle peut avoir un impact important sur ses avions et sur les infrastructures aussi d’Airbus. » Et d’ajouter : « C’est vrai qu’un avion pourrait aussi, dans certaines circonstances, avoir des dégâts liés à des chutes de grêle qui pourraient endommager certaines parties des avions et qui nécessiteraient soit des réparations, soit des changements de pièces. »
Elle a bon espoir qu’une ADELFA 31 soit de nouveau créée pour 2026.
En France une vingtaine de départements, essentiellement viticoles, sont équipés de générateurs anti-grêle, dont l’Ariège, le Gers et les Hautes-Pyrénées.
https://www.francebleu.fr/occitanie/haute-garonne-31/toulouse-31555