
CHARLY TRIBALLEAU / AFP
Jean-Luc Moudenc, ici à Toulouse, le 1er septembre 2022.
POLITIQUE – Initialement programmé le 18 février, un atelier de lecture animé par des drag-queens à la médiathèque Cabanis, à Toulouse, ne se déroulera pas comme prévu. Cet événement, basé sur le respect d’autrui et destiné à des enfants de 3 à 6 ans, a été « réorienté » par le maire Jean-Luc Moudenc « dans un souci d’apaisement », après des pressions venues de l’extrême droite.
Comme le rapportent France 3 Occitanie et France Bleu Occitanie ce mardi 24 janvier, la lecture par les deux artistes drag-queens Brandy Snap et Shanna Banana ne pourra être suivie que par « un public majeur ».
« Ce choix de programmation, qui n’a donné lieu à aucun visa ou aval de la part des élus, peut déstabiliser une partie du public », justifie la mairie dans un communiqué, « qui condamne fermement toute forme d’extrémisme, de menace » contre les deux artistes drag-queens.
Dans le viseur de Furie Française et LMPT
Depuis décembre, la pression s’accentuait sur l’atelier programmé dans cette médiathèque, dans le viseur de la Manif pour Tous et de Furie Française, un groupuscule identitaire toulousain. Ce dernier avait lancé une pétition en ligne – désormais supprimée – qui avait réuni plus de 5 000 signatures.
PARENTS, REVEILLEZ-VOUS ! Cet atelier lecture dans une bibliothèque toulousaine destiné aux 3-6 ans animé par deux… https://t.co/ag1LdldrNn
— La Manif Pour Tous (@LaManifPourTous)
Dans La Dépêche du Midi, Shanna Banana explique que ces lectures permettent « d’aborder des histoires qui prônent la bienveillance, le respect d’autrui et des différences » à travers des thèmes comme l’autisme ou la monoparentalité, et dont l’objectif n’est pas « de faire la promotion de son orientation sexuelle ou de sa manière de vivre ». L’atelier de lecture initial entendait « sensibiliser le jeune public à la différence, de manière ludique », précise également la mairie.
Le maire Jean-Luc Moudenc annonce par ailleurs qu’il « demandera à Gérald Darmanin la dissolution du mouvement Furie Française, à l’origine des menaces et du trouble à l’ordre public ». Pas question en revanche visiblement de demander la dissolution de La Manif Pour Tous, dont Jean-Baptiste De Scorraille, membre de la majorité municipale, a été une des figures toulousaines.
Dans les Côtes-d’Armor la semaine dernière, un événement similaire se tenant à la bibliothèque de Lamballe avait également soulevé des protestations, mais il avait en revanche bien eu lieu.
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