Un garagiste de Cornebarrieu, près de Toulouse, a été condamné à six mois de prison avec sursis pour avoir séquestré et frappé un chauffeur routier roumain, après un accrochage entre deux véhicules.
Dans le box, Hugo, impeccablement coiffé, a l’apparence du gendre idéal dans son pull à col roulé blanc. On lui donnerait volontiers le bon Dieu sans confession. Sans doute pas un chauffeur étranger qui aurait endommagé l’un de ses véhicules. Ce jeudi, ce gérant d’un garage comparait devant le tribunal correctionnel de Toulouse pour avoir séquestré et frappé un camionneur roumain, le vendredi 18 avril.
Ce jour-là, le livreur venait d’emboutir un véhicule de l’entreprise. La carrosserie aurait été endommagée. Un devis de 900 euros a été rédigé.
« Il s’était levé à 5 heures… »
Quelques instants plus tard, l’incompréhension s’installe dans le bureau de l’entrepreneur. Les deux hommes ne parlent pas la même langue. Hugo, retenant le livreur dans cette pièce, perd patience, le saisit par le col, le gifle, puis le frappe à l’aide d’un terminal de paiement. « Je pensais que j’allais me faire rouler… », glisse le prévenu d’une voix nasillarde.
L’employeur du routier, inquiet de ne pas avoir de nouvelles depuis l’accident, a finalement prévenu les forces de l’ordre. Le procureur de la République, imaginant le traumatisme vécu par la victime, requiert six mois de prison avec sursis.
Me Emmanuel Tricoire, avocat d’Hugo, explique le comportement de son client par l’incompréhension et la fatigue de ce travailleur acharné. « Il s’était levé à 5 heures, comme tous les jours, pour faire vivre son entreprise. Il l’a ouverte il y a trois ans mais vient de se verser son premier salaire », note-t-il. Hugo a été condamné à six mois de prison avec sursis.